vendredi 17 janvier 2020 - par Benoît Delol

À Paris, une commerçante affiche son voleur sur internet

Victime d’un cambriolage, une boulangère parisienne a rendu public la vidéo montrant son voleur à l’œuvre, sans masquer son visage, se mettant ainsi elle-même en infraction. Comme les nombreux commerçants qui ont déjà fait de même, elle est déçue par l’action de la police et souhaite également dénoncer la montée de la délinquance dans la capitale.

La scène ne dure que quinze secondes. Nous sommes dans l’arrière-boutique d’une boulangerie, dans le XIVe arrondissement de Paris. La porte donnant sur la rue s’ouvre. Un homme d’une trentaine d’année, portant barbe et moustache, cheveux noirs, teint mat, entre, aux aguets. Il avance et aperçoit quelque chose qui retient son attention. Il s’en empare et s’enfuit. Ce mercredi 11 décembre, à 20 h 23, Léa, la boulangère, vient d’être victime d’un « vol à la découverte ». L’objet du délit : son smartphone. Et s’il est possible de décrire aussi précisément les faits, c’est qu’ils ont été filmés par une caméra de surveillance et que, le lendemain, Léa a publié la vidéo sur Facebook. Sans flouter le visage du voleur.

Léa est une jeune commerçante de 23 ans. Avec son compagnon, elle a repris sa boulangerie, « son petit bébé », il y a deux ans et demi. Elle mène, depuis, « la petite vie de commerçante qu’elle a toujours rêvé d’avoir », dans un arrondissement où elle est née et dans un quartier « génial, familial, avec beaucoup d’habitués. » Ce qui ne l’empêche pas de constater que la délinquance augmente. « Dénoncer ce qui se passe actuellement dans le voisinage et qui n’était pas imaginable il y a quelques temps », c’est l’une des raisons qui l’ont conduite à mettre en ligne sa vidéo, avec un avertissement adressé, tout particulièrement, à ceux qui résident ou travaillent en rez-de-chaussée.

Sa première motivation est, cependant, d’identifier son voleur. « J’ai un petit espoir que quelqu’un ait déjà vu cet homme dans le quartier », confie-t-elle. Elle a donc posté sa vidéo dans un groupe Facebook destiné aux habitants du XIVe. Sans résultat jusqu’à présent, faute probablement d’une audience suffisante (le groupe est privé, qui plus est).

 

« Votre téléphone, vous ne le reverrez pas. »

Pourquoi ne pas avoir laissé la police se charger de l’affaire ? Léa s’est rendue au commissariat le soir même. « J’ai sonné et un agent est sorti. Il m’a indiqué que le bureau des plaintes était fermé et que ce n’était pas une urgence. Comme je lui disais qu’il pouvait être utile de lancer des recherches sans attendre et que j’avais des images, il m’a répondu : ‘‘De toute façon, Madame, votre téléphone, vous ne le reverrez pas.’’ » La jeune femme s’est tout de même lancée dans la procédure : pré-plainte en ligne, prise de rendez-vous par téléphone, signature de la déclaration au commissariat. Compte tenu des délais d’attente et de son propre emploi du temps, plutôt chargé durant les fêtes de fin d’année, sa plainte n’a été enregistrée que le 9 janvier, presque un mois après les faits. La possibilité de joindre sa vidéo à sa déclaration ne lui a pas été accordée. Léa devrait maintenant être contactée par l’enquêteur qui sera chargé du dossier. Mais elle n’attend rien de cette démarche.

Il faut dire que la commerçante a déjà eu affaire, à plusieurs reprises, à la police – si on peut le formuler ainsi – pour des résultats décevants. « Ça commence à être décourageant de porter plainte ! », déplore-t-elle, partageant ainsi le constat de beaucoup de ses confrères.

Sa première fois, c’était pour une tentative d’escroquerie. Au moment de son installation, une société lui signale par téléphone qu’elle n’a pas respecté une obligation légale et qu’elle va devoir acquitter une lourde amende, avant de lui proposer de régler le problème moyennant quelques centaines d’euros de frais de dossier… Après avoir déjoué la manœuvre avec l’aide de son comptable, elle décide de porter plainte afin d’éviter à d’autres créateurs d’entreprise la même mésaventure, pensant qu’il sera facile d’identifier les escrocs, joignables via une ligne de téléphone fixe. « J’ai dû insister car le policier qui m’a reçu ne voulait pas prendre ma plainte, puisque je ne m’étais pas faite avoir… Et je n’ai jamais été informée de la suite de la procédure, alors qu’il nous est proposé de cocher une case pour cela. »

L’été dernier, c’est un faux ticket restaurant qui ramène Léa au commissariat. Le client qui a voulu l’utiliser lui a candidement expliqué que celui-ci était valable car il l’avait « acheté sur internet ». Il lui a même montré le compte Snapchat qui les propose. Mais sa trouvaille ne va guère susciter d’intérêt : à nouveau, il lui faudra batailler pour déposer sa plainte et elle ne sera jamais recontactée.

Léa se souvient également de cette dame qui sollicitait tous les commerçants de la rue afin d’échanger ses billets de 10 € contre de plus grosses coupures. Elle a tout de suite reconnu cette technique d’escroquerie dite « au rendez-moi ». « J’ai éconduit la personne et j’ai alerté un équipage de police qui stationnait à proximité. Ils l’ont amenée au poste. Mais le lendemain, lorsqu’ils sont gentiment revenus me voir, ils m’ont expliqué qu’aucune poursuite n’avait été engagée, car les billets étaient vrais… »

L’épisode qui a le plus marqué la boulangère, c’est son agression, six mois environ après son installation. « Un homme est entré et a réclamé un mouchoir. Ma mère, qui m’aidait au comptoir, lui a demandé s’il voulait acheter quelque chose. Il a commencé à nous insulter, à hurler. Comme je le poussais par le bras vers la porte, il m’a saisi au cou et a serré. » Grâce à l’aide de deux clientes, l’étranglement n’a duré que quelques secondes. Après son travail, Léa se rend au commissariat. Une policière lui explique qu’elle doit d’abord consulter un médecin pour faire constater ses blessures et déterminer un nombre de jours d’incapacité totale de travail (ITT). Ce n’est qu’après un second examen par un médecin rattaché à une unité médico-judiciaire qu’elle pourra déposer plainte. « Je n’avais que deux petites griffures à la gorge, nous étions vendredi soir… Je pouvais aller voir mon médecin le lundi suivant, mais qu’aurait-il pu encore constater ? » Léa signale à la policière qu’elle dispose de la vidéo de son agression : « on ne peut pas nier ce qui s’est passé ! » Mais c’est peine perdue. Elle ne portera donc pas plainte.

Lorsqu’elle a posté sa vidéo sur Facebook, Léa ignorait que sa démarche contrevenait à plusieurs dispositions légales : l’article 9 du Code civil sur le respect de la vie privée, l’article 226-21 du Code pénal sur le détournement de la finalité des dispositifs de vidéo-surveillance et l’article 29 alinéa 1er de la loi du 29 juillet 1881 sur la diffamation. Ce sont des internautes qui l’ont avertie. Mais elle n’a aucun regret. « Si la police ne peut rien faire, moi je fais ce que je veux, affirme-t-elle. Il faut dénoncer les gens malhonnêtes. C’est dommage que la justice ne soutienne pas les victimes dans ces cas-là. » Et d’ajouter : « Si cet individu a envie de porter plainte, qu’il le fasse ! » Les peines prévues par les textes sont impressionnantes (jusqu’à cinq ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende), mais Léa n’a pas à s’inquiéter : aucun commerçant ou particulier n’a jamais été condamné pour des faits similaires.

 

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Le vol devient un prélèvement social, le délinquant un ayant-droit.

Les commentaires sous le post de la boulangère, rédigés par quelques proches mais surtout par des inconnus, montrent une grande compréhension pour sa situation et sa démarche. Sans doute parce que, si elle éprouve de la colère, elle demeure modérée dans ses propos comme dans ses actes. Nous sommes loin des personnages de justiciers et autres vengeurs masqués. « Je n’ai pas décidé de coller sa tête sur tous les poteaux de la ville », indique-t-elle. Pas davantage qu’elle n’a cherché à attirer l’attention – et notamment celle de la presse – sur son initiative (ce qui n’empêche pas les journalistes, bien sûr, de lire des posts sur Facebook…).

Une seule critique émerge, sur un ton ironique, avec cette question d’un internaute : « Vous allez porter plainte pour vol d'orange ? » On pourrait y voir une allusion à la chanson de Gilbert Bécaud, L’Orange : un homme d’origine étrangère y est accusé, sur la base d’un témoignage douteux, d’avoir volé une orange. La présence de cagettes d’oranges, sur les images, aurait pu inspirer à l’internaute l’idée de ce rapprochement… Mais il faudrait faire preuve, ici, d’une singulière mauvaise foi pour douter de la culpabilité de l’homme de la vidéo. Bien plutôt, cette question exprime une idée répandue concernant les vols à l’étalage et ce, d’autant plus que le commerce concerné est de grande taille : ce n’est pas si grave, ils peuvent bien se le permettre… En regard, se dessine l’image d’un voleur pas moins honnête que tout un chacun, mais contraint à son geste par la nécessité. Le vol devient un prélèvement social, le délinquant un ayant-droit.

Du coup, dans ce domaine comme dans celui de l’atteinte aux personnes, apparaît le besoin de rétablir le commerçant volé dans sa qualité de victime et de rappeler la réalité de son préjudice. En parlant avec Léa, on perçoit vite que ce n’est pas une personne qui se plaint facilement, mais le cambriolage qu’elle a subi a eu de multiples conséquences. « La première nuit, j’ai eu du mal à dormir, raconte-t-elle, troublée qu’un intrus ait pénétré chez elle. Cette pièce est également notre cuisine et notre salon se situe juste à côté. Deux semaines avant, en pleine nuit, deux individus avaient déjà tenté d’entrer par la fenêtre… » Elle évoque ces cambrioleurs « qui te tapent, te poignardent, te tuent si tu es là » et ajoute : « heureusement, je n’ai pas d’enfant. » Paradoxalement, la vidéosurveillance a accru son malaise : « voir cet homme chez moi, c’est énervant parce qu’à cinq minutes près, j’aurais pu le surprendre. C’est stressant aussi. Depuis, je me sens observée tout le temps. » Léa s’inquiète aussi rétrospectivement pour ses chats, qui auraient pu s’enfuir par la porte laissée ouverte.

« Une heure après le vol, je me suis effondrée. Il y avait un million de choses dans mon téléphone que je n’ai nulle part ailleurs : mes contacts, mes photos… » Heureusement, elle a pu récupérer ses données, mais au prix d’une inquiétude supplémentaire et de beaucoup d’efforts. Après avoir fait suspendre sa ligne, elle a aussi, par précaution, bloqué sa carte bleue et résilié bon nombre d’abonnements. Et le smartphone lui-même ? « C’était le dernier modèle d’iPhone, acheté avec mes sous deux mois avant… J’avais économisé pour me faire un beau cadeau. » L’appareil, d’une valeur de 1 400 €, n’était pas assuré. Léa a perdu l’équivalent de presque un mois de salaire.

Sous le post de notre boulangère, le même internaute a posé une autre question : « Pourquoi la porte n'était pas fermée ? » Cela sonne comme un reproche. Dans quelle mesure, semble-t-il s’interroger, Léa ne serait-elle pas responsable de ce qui lui est arrivé ? Et, partant, pourquoi s’en prendre à cet homme plutôt qu’à elle-même ? Ce raisonnement en rappelle un autre, où il est question de longueur de jupe ou de profondeur du décolleté. Il ne s’agit plus de minorer l’acte délictueux, mais d’inverser les rôles et de faire de la victime la fautive. Avec patience, Léa a répondu à son interlocuteur : une personne venait de partir mais avec l’arrivée de clients, elle a oublié de verrouiller la porte, comme elle le fait habituellement. Au-delà de ces circonstances, quelle devrait d’ailleurs être la norme ? Dans son documentaire Bowling for Columbine (2002), Michael Moore affirmait que de nombreux Canadiens se sentent suffisamment en sécurité pour laisser la porte de leur maison ouverte. Vraie ou fausse, cette situation avait semblé plutôt sympathique aux spectateurs…

Depuis le cambriolage, Léa a pris des dispositions pour remplacer la serrure de sa porte par un dispositif à code. Au printemps dernier, c’est sont les vitrines de ses présentoirs qu’elle a changées : elles s’élèvent désormais à 1,80 mètre. Elle avait, en effet, surpris plusieurs personnes qui essayaient d’attraper des produits en passant la main au-dessus des vitres…

 

Plus assez d’enquêteurs pour les petites affaires.

Pour 2019, les statistiques ne confortent pas Léa dans son ressenti en ce qui concerne les cambriolages dans son arrondissement : leur nombre a baissé de 14 % (1). Mais à l’échelle de la capitale, ce délit a fortement augmenté ces dernières années : + 9,80 % entre 2013 et 2018, + 16,12 % entre 2017 et 2018 (2) et + 7,9 % entre 2018 et 2019 (3). Dans le même temps, le ministère de l’Intérieur rencontre des difficultés pour recruter ses officiers de police judiciaire, comme l’explique Le Figaro dans un article titré : « Délinquance : plus assez d’enquêteurs pour les petites affaires » (4). Un constat confirmé par la Cour des comptes, dans un rapport consacré à la préfecture de police de Paris (5) : en 2018, « la charge de travail moyenne annuelle était de 323 procédures d’enquête par fonctionnaire, ce qui est considérable. » Résultat : « une performance en baisse ». Sur l’agglomération parisienne, « alors qu’en 2012, près d’un fait sur trois était élucidé, un sur quatre l’était en 2018. » C’est dire que le voleur de Léa peut dormir tranquille.

 

Sources :

(1) « Délinquance à Paris : quels sont les arrondissements où l'on recense le plus de délits ? », BFM TV, 18 octobre 2019. Dans le XIVe arrondissement, entre 2018 et 2019 (sur la période de janvier à septembre), le nombre de cambriolages (déclarés) est passé de 544 à 468. En revanche, les atteintes à l’intégrité physique ont progressé de 12,4 % et les vols liés à l’automobile de 19,9 %.

(2) « Délinquance : Paris, capitale des cambriolages », Le Parisien, 26 février 2019.

(3) « Vols, agressions, dégradations… À Paris, la délinquance en forte hausse », Le Parisien, 16 octobre 2019. Période de référence pour 2018 et 2019 : de janvier à septembre.

(4) « Délinquance : plus assez d’enquêteurs pour les petites affaires », Le Figaro, 29 juillet 2019.

(5) « La préfecture de police de Paris - Réformer pour mieux assurer la sécurité dans l’agglomération parisienne », rapport public thématique, Cour des comptes, décembre 2019, 201 pages. Lire notamment : « La police judiciaire de proximité : une situation alarmante », pages 123 à 128.

 



25 réactions


  • louis 17 janvier 2020 17:07

    Il n’est pas dans le besoin puisqu’il a dédaigné la nourriture .


    • Benoît Delol Benoît Delol 17 janvier 2020 20:36

      @louis, vous avez raison, ce n’est pas un voleur poussé par la faim...

      Le vol de smartphone est une activité bien plus rémunératrice, comme le montrait le reportage « Vol de portable : nouveau fléau, nouveau business », diffusé en 2013 dans Enquête exclusive, sur M6.


    • mat-hac mat-hac 18 janvier 2020 14:54

      @Benoît Delol
      Quand j’ai montré à une commerçante que j’étais en face de chez elle du doigt, elle a dit que je l’agressais. J’ai dit alors que j’étais suivi par la brigade financière. Elle a alors voulu montrer que son mari était l’artisan boulanger, sachant que les deux étaient incompatibles de nature.

      Les commerçants peuvent inventer ce qu’ils souhaitent, semble-t-il.


  • sls0 sls0 17 janvier 2020 18:53

    Et moi qui trouve que je me fais arnaquer quand je paie 150€ un téléphone qui durera 8-10 ans.

    Cela dit, qu’un voleur se retrouve avec sa gueule sur internet si le vol est avéré ça ne me dérange pas trop.

    Ici c’est quand même un vol sans violence ni infraction à voir. Le plus bas en qualification de vol.

    Chez moi la gueule des voleurs est affiché dans les magasins, on voit leur gueule sur youtube voir leur cadavre. Ici c’est pire que la légitime défense, une personne qui rentre dans du privé c’est à ses risques et périls. S’il est pauvre ou noir les flics font pas chier.

    C’est étonnant que la vidéo ait passé, elle est quand même illégale. Elle ne me dérange pas mais elle est illégale.


    • Benoît Delol Benoît Delol 17 janvier 2020 20:51

      @sls0, diffuser une vidéo sans l’accord de la personne qui y apparaît est, effectivement, illégal. Mais pour que cette personne puisse faire respecter son droit, il faut qu’elle introduise une action en justice, ce qui serait, ici, assez étonnant.

      Ceci dit, c’est déjà arrivé une fois (et une seule, à notre connaissance), en avril 2016, comme le racontait Le Parisien : un dentiste nancéen qui s’était fait dérober sa sacoche avait publié une vidéo du larcin qui avait permis d’identifier une personne. Celle-ci avait alors porté plainte contre lui. Mais elle n’est pas allée jusqu’au bout de la procédure…

      Lorsque vous parlez de chez vous, de quel pays parlez-vous ?


    • sls0 sls0 17 janvier 2020 22:37

      @Benoît Delol
      Dans le passé en France j’ai eu un problème avec un voleur qui a porté plainte contre moi après qu’il soit tombé. Heureusement qu’on peut compter sur des faux témoins. Oui il y a des voleurs qui portent plainte.

      Je réside en République Dominicaine.
      Je suis taquin avec un instinct de chasseur, j’ai chopé 4 voleurs et un homme menaçant une femme avec arme. Deux fois les flics m’ont demandé pourquoi je ne les avais pas flinguer, oui c’est différent de la France. Il y a 20 fois plus d’homicides ici.
      Je fais en sorte que l’endroit qui parait le plus accessible pour le voleur soit un piège. J’en ai eu qu’un avec cette méthode. Mettre le pied à l’étage à un endroit que j’ai pulvérisé avec le la graisse transparente au silicone et c’est la chute. Il y a une concertina en fil barbelé pour amortir la chute.
      Sinon c’est la giclée d’un mélange d’essence et de polystyrène, dans mes yeux ça pique et une personne armée ne tirera qu’une fois. Quatre fois la personne était figée, ce n’était pas dans son scénario.
      Avoir une arme chez soi attire les voleurs, je n’ai qu’un pistolet de détresse à fusée chez moi.
      La plupart des caméras de sécurité filment la rue ici ce qui fait fortement baisser la délinquance dans cette rue. Les flics se déplacent s’ils veulent les consulter.


    • Benoît Delol Benoît Delol 17 janvier 2020 23:08

      @sls0

      Merci pour votre témoignage !

       

      J’ai une amie originaire de République Dominicaine qui m’a déjà parlé de la situation sécuritaire de l’ile. Elle a notamment perdu l’un de ses amis, qui a répliqué avec un révolver à des délinquants mais qui a été tué.

      De votre côté, vous avez recours à une stratégie ingénieuse !

       

      En ce qui concerne la plainte qui vous a visé en France, je me souviens d’avoir entendu parler d’un cas similaire au vôtre (une chute). Le voleur, effectivement, introduit une action après son arrestation, avec un motif susceptible de lui procurer une indemnisation intéressante (ce qui ne serait pas le cas, dans les faits, pour la diffusion d’une vidéo). Il y a également une jurisprudence plus fournie concernant les pièges disposés dans les maisons. Ce sont des cas « d’auto-défense » que l’on rencontrait dans les années quatre-vingt et avant. La vidéosurveillance a sans doute contribué à faire disparaître ces dispositifs.


    • louis 18 janvier 2020 00:05

      @Benoît Delol
      cela doit être dégradant pour un policier d’enregistrer une plainte pour ce type de vol , c’est probablement pour cela qu’ils disent aux plaignants d’aller voir ailleurs s’ils y sont .


    • Benoît Delol Benoît Delol 18 janvier 2020 10:45

      @louis

      Je pense que les policiers doivent mal vivre ce genre de situation, non parce que le délit serait de peu d’importance, mais parce qu’ils savent qu’ils ne pourront pas faire grand-chose pour venir en aide à la victime, faute de moyens suffisants.

      Ils doivent se sentir tout aussi démunis que peuvent l’être les soignants et les professeurs de collèges et de lycée.


  • crow 17 janvier 2020 19:58

    L’enquête n’a pas encore commencé, tu m’étonnes ! A Paris,la faune de sans papiers en chasse pour la survie ne sont certainement pas enregistrés dans le grand fichier du cheptel hexagonal, ces chasseurs cueilleurs urbains échappent donc tout le temps à la justice sauf coup de bol lors d’un contrôle inopiné ou pris "la main dans le sac",

    Normal que ce genre de vidéo soient interdites, ça évite les abus et les erreurs irréparables.


  • Le Monde part en couilles Vraidrapo 17 janvier 2020 20:47

    L’action policière est réservée exclusivement à la protection du Système.

    Les forces de répression sont déjà à bout de nerf et de souffle, il ferait beau voir qu’elles s’occupent aussi de la sécurité des citoyens, ces inférieurs...


    • yoananda2 17 janvier 2020 22:09

      @Vraidrapo

      L’action policière est réservée exclusivement à la protection du Système.

      Oui et la protection du citoyen n’est finalement qu’un but intermédiaire pour préserver le système. En tout cas, c’est comme ça maintenant, peut-être que c’était différent à la création du dit système.

      Mais nous sommes dans une période particulière ou les systèmes nationaux sont en train d’être démantelés (ou vassalisés je ne sais pas encore) au profit d’un système mondial. Et qu’on ne me parle pas de monde multipolaire avec les chinois ou les russes. Ce dont je parle sur-détermine la politique "visible". Que le système mondial préfère un hégémon direct ou une façade "multipolaire" (ou il délèguera en fonction des particularités locales) ne changera pas grand grand chose à l’affaire.

      Au coeur de ce système il y a "la" machine. Je dis bien la machine et non pas les machines, et je dis bien machine et non pas l’IA, car je considère que même s’il n’y a pas "une" seule machine mais des machines, et que l’IA est bien au coeur de celles-ci, tout fonctionne "comme si" ce n’était qu’une grosse machine. Une machine qui ne souhaite pas nous éliminer à la façon terminator, ni nous soumettre à la façon matrix, mais qui souhaite faire de nous ... des machines ! Et qui y arrive, en raison de la plasticité du cerveau humain, en raison de la compétition économique et raciale, en raison de notre appétit pour les choses matérielles. C’est une sorte de golem, nous l’avons créé, mais nous en perdons petit à petit le contrôle, IA forte ou pas, ce n’est pas le problème.

      Et les flics la dedans, ne sont (mais comme l’écrasante majorité d’entre nous) que des pions.


    • Le Monde part en couilles Vraidrapo 17 janvier 2020 23:15

      @yoananda2
      Avec la reconnaissance faciale à la mode chinoise, les poulets auront la faculté de reconnaitre n’importe quel individu fiché en quelques secondes.
      Les juges pourront en théorie remplir les prisons mais, en théorie seulement. Qui paiera la facture à 1000€ par mois du détenu, ça fait cher la tranquillité du contribuable...
      Je ne sais plus quoi penser : entre le politiquement correct, les manquements des oligarques, le réchauffement, la dette, les incivismes des "honnêtes" gens, la... le...les... putain que c’est compliqué.
      "Pour vivre heureux, vivre caché"... c’est la seule vérité immuable. Ne rien voir, ne rien entendre (comme les 3 singes ?)


  • sls0 sls0 17 janvier 2020 22:42

    Faire des enquêtes ? Ils sont crevés à force de taper sur les gilets jaunes. Ils n’ont plus le temps les gars.


    • Benoît Delol Benoît Delol 17 janvier 2020 23:41

      @sls0

      Sans même parler de missions additionnelles de maintien de l’ordre, comme l’explique la Cour des comptes (que je cite à la fin de mon article) à propos de la préfecture de police de Paris : chaque fonctionnaire avait en charge 323 dossiers en 2018. Rapporté au nombre (officiel) de jours ouvrés cette année-là (soit 253), cela fait environ 1,3 enquête à mener chaque jour. Dans ces conditions, comment imaginer que toutes les affaires puissent recevoir l’attention qu’elles méritent ?

      La justice se trouve dans une situation similaire, ce qui peut aboutir, comme hier à Nîmes, à la libération d’un homme condamné à 30 ans de réclusion pour l’assassinat de son ex-compagne faute de pouvoir organiser son procès en appel dans un délai raisonnable, c’est-à-dire inférieur à deux ans !


    • sls0 sls0 18 janvier 2020 14:21

      @Benoît Delol
      Depuis Sarko et sa promotion à l’acte, les flics ça rapporte autant de mettre une prune à un automobiliste que de résoudre une affaire.
      Une enquête ça se compte en jours, une amende en minutes.


    • Benoît Delol Benoît Delol 18 janvier 2020 16:13

      @sls0

      Si la volonté de lutter contre des délits tels que le vol était aussi grande que celle de punir les infractions routières, l’insécurité baisserait de façon considérable !

      La répression des excès de vitesse et des stationnements impayés bénéficie, en effet, de facilités de procédures (condamnations sans passage devant un juge), de moyens informatiques (bases de données des immatriculations et du permis de conduire) et technologiques perfectionnés (radars automatiques, voitures avec lecteurs automatiques de plaques d’immatriculations) et de moyens humains conséquents (grâce à la délégation à des entreprises privées du contrôle du stationnement).


    • yoananda2 18 janvier 2020 17:38

      @Benoît Delol

      Si la volonté de lutter contre des délits tels que le vol était aussi grande que celle de punir les infractions routières, l’insécurité baisserait de façon considérable !

      Si seulement, mais ce n’est pas une question de volonté mais de calcul de coût. Mettre des radars automatiques ça ne coûte pas grand chose, le risque est minimal et rapporte un pognon de dingue. Aller choper des racailles dans les cités, ça coûte cher, les mettre en prison ça coûte cher, c’est risqué, et ça rapport le peu d’activité économique qui sera favorisé par la sécurité, autant dire rien dans les quartiers, et pas grand chose pour les quelques personnes concernées en dehors des quartiers.

      Donc tant que la perte due à l’insécurité sera inférieure au coût de sécurisation ...

      Ca indique à ceux qui veulent de la sécurité la manière de s’y prendre pour obtenir ce qu’ils veulent. Mais le veulent-ils vraiment ?


    • Benoît Delol Benoît Delol 18 janvier 2020 22:45

      @yoananda2
      Vous avez raison de préciser que, derrière la volonté (ou, ici, l’absence de volonté), il faut rechercher les motivations des décideurs. Vous citez le coût des politiques de sécurisation, il y a aussi le fait que les décideurs et leur entourage soient ou non concernés par les manifestations de la délinquance.
      Je me souviens (sans toutefois pouvoir citer de circonstances précises), qu’après que des parisiens plutôt en vue aient été agressés alors qu’ils circulaient en voiture par de jeunes délinquants à scooter venus de banlieue, la préfecture de police a créé une unité motorisée qui a très vite été capable d’intercepter ces délinquants avant qu’ils ne puissent franchir le périphérique...


    • yoananda2 19 janvier 2020 09:27

      @Benoît Delol
      tout à fait, mais la encore le calcul du coût intervient. Si vous ne sécurisez pas les beau quartiers alors l’impact en terme de business peut être énorme, pour la ville ou pour le pays. Donc la, ça ne rigole pas.


    • yoananda2 18 janvier 2020 11:49

      @Benoît Delol

      un homme lui arrache son smartphone

      propos androphobe. Pourquoi mentionner seulement qu’il s’agit d’un homme ? si ce n’est pour faire monter l’androphobie ?

      Tu aurais pu indiquer tout ce que tu savais de cette personne : sa taille approx, couleur de peau, ses vêtements, sa dégaine, sa fourchette d’age, etc ...Tu aurais pu dire un jeune, ou même "un pauvre" qui sait si certains indices le laissaient supposer.

      Ou alors ne rien dire et mentionner "une personne" simplement.

      Mais la, en choisissant grâce à ton libre arbitre d’indiquer uniquement une description genrée, on voit bien qu’il y a intention de stigmatiser une partie de la population. La population masculine.

      Parce que oui bien sûr, après on va nous sortir les statistiques sur la sur-représentation des hommes dans le milieu carcéral. Mais sur-représentation due uniquement à l’androphobie. Quel autre choix ont-ils eu pour s’en sortir alors que la société ne cesse de les stigmatiser comme la source de tous les problèmes ?


    • Benoît Delol Benoît Delol 18 janvier 2020 12:14

      @yoananda2
      Va pour "un individu". Je n’entendais pas décrire la personne, effectivement, ce n’était pas le sujet.


    • yoananda2 18 janvier 2020 12:20

      @Benoît Delol
      merci Benoît, un peu de justice sociale ça ne fait pas de mal !


  • ahtupic 20 janvier 2020 22:53

    P’tain, va y avoir du boulot pour dénoncer le Micron, tous son gouvernement, tous les députes. Un avantage, on a déjà les photos.


  • Benoît Delol Benoît Delol 24 janvier 2020 00:05

    Mise à jour au 23 janvier 2020 :

    L’enquête de police a débuté !

    Deux semaines jour pour jour après avoir déposé plainte, Léa, la boulangère victime du vol, a été contactée par un enquêteur. L’extrait de sa vidéosurveillance montrant le cambriolage est désormais entre les mains de la police.


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