mercredi 17 avril 2019 - par Gokani

Michel Onfray : FREXIT vs Europe maastrichtienne, « Philippot et Asselineau ont raison sur ce sujet-là »

Michel Onfray, reçu par Sputnik France, saisit cette occasion pour nous dire tout le « bien » qu'il pense de cette « Europe libérale forte avec les faibles et faible avec les forts »

Sputnik France a reçu Michel Onfray pour un entretien d’actualité. Avec le philosophe, auteur de plus d’une centaine d’ouvrages, il a été question des Gilets jaunes et de leur avenir, des forces de l’ordre, de l’Europe, de la peine de mort, de l’avortement ou encore des médias. Le tout avec son franc-parler habituel. Entretien.

Sputnik France - 16 avril 2019

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Michel Onfray sur les Gilets jaunes : « On envoie la police protéger l’ordre des riches »

[à partir de 24:25 pour la transcription suivante]

Sputnik :

Une autre demande que l'on voit souvent sur les pancartes des Gilets jaunes, c'est celle du Frexit. Or dans l'opposition politique française, le Frexit n'est que peu demandé. Les Républicains n'en veulent pas. Pas plus que Nicolas Dupont-Aignan ou le Rassemblement National, ou la France Insoumise... Tous ces partis veulent réformer l'Europe. Mais, réformer l'Europe, on l'a beaucoup entendu... Je pense à Alexis Tsipras, le premier ministre grec qui voulait réformer l'Europe. Il a plié et aujourd'hui il est même encensé par Bernard-Henri Lévy... donc on voit le chemin parcouru... En Italie aussi, Matteo Salvini et Luigi Di Maio ne veulent pas sortir de l'Europe. 


En France, il y a deux petits partis qui demandent le Frexit. C'est François Asselineau et l'UPR, et Les Patriotes de Florian Philippot. Eux ils disent qu'il est impossible de changer l'Europe. Et que, soit on la garde telle qu'elle est, ou on en sort.

Michel Onfray : 

Oui, je suis d'accord. Je suis complètement d'accord. Je pense que c'est le vrai sujet. Et que vous avez raison de dire que globalement ils sont tous pour l'Europe maastrichtienne. (...) 

A chaque fois que les peuples disent qu'ils veulent sortir de l'Europe, l'Europe interdit la sortie. Alors ça prend des formes de tergiversations comme avec le Brexit actuellement ; ça prend des formes "d'achat" de gens (...) ou alors, effectivement, mépris total du choix souverain des peuples, par exemple en 2005.

Eh bien je pense qu'effectivement, et Philippot et Asselineau ont raison sur ce sujet-là. On ne peut pas continuer dans une Europe Maastrichtienne qui interdit la souveraineté nationale. (...) Tant que l'Etat français n'aura pas recouvré sa souveraineté, il ne pourra pas faire une autre politique que la politique maastrichtienne. Donc seuls sont crédibles les gens comme Philippot ou comme Asselineau qui, effectivement disent : le problème c'est ça. Et de fait, la question des Gilets jaunes, c'est ça. Les Gilets jaunes c'est le retour du refoulé maastrichtien. Simplement, comme c'est un sujet tabou, on ne parle pas de ça. Il n'est pas question de parler ni de débattre sur ce sujet-là. Si vous êtes contre l'Europe maastrichtienne, vous êtes contre l'Europe tout court. Mais pas du tout. Je suis contre l'Europe libérale. Je suis pour l'Europe, mais on peut faire une Europe d'Etats souverains.

 



15 réactions


  • Belenos Belenos 17 avril 2019 20:24

    Bonne prise de conscience de Michel Onfray. 


    • Norman Bates Norman Bates 19 avril 2019 07:53

      @Belenos

      Ah mais j’ai hâte de découvrir les palpitantes péripéties de ce nouveau forage, surtout l’instant épique où dans le faisceau de la lampe frontale nous apercevrons la dépouille du Général de Gaulle en mode toupie qui multiplie les allers et retours entre Colombey et le centre de la Terre depuis que son portrait est porté en étendard par une authentique coche de compétition... smiley


  • kirios 18 avril 2019 07:47

    "Je suis pour l’Europe, mais on peut faire une Europe d’Etats souverains."

    moi , je dirai :

    sur cette terre géographique nommée Europe , on pourrait privilégier une politique économique préférentielle entre états souverains .


  • JL 18 avril 2019 08:53

    De la France, comme de tout État démocratique et libéral on dit : "la France tu l’aimes ou tu la quittes".

     

    L’UE qu’on ne peut quitter sans galéerer, est une secte.

     

     Non seulement l’UE est constitutionnellement néolibérale, mais en outre elle n’est ni démocratique, ni libérale : l’UE est illibérale. Un comble !

     

    « C’est (donc) l’interaction de la tutelle organisée des marchés financiers et de règles à la fois folles dans leurs contenus et illégitimes dans leur forme, qui est au principe d’une destruction volontaire de souveraineté probablement sans précédent dans l’histoire politique moderne. » F. Lordon,

     

     Je crois que l’on oublie trop souvent le Principe de subsidiarité selon lequel une autorité centrale ne peut effectuer que les tâches qui ne peuvent pas être réalisées à l’échelon inférieur.

     Je suis convaincu que nos dirigeants n’ont pas la volonté d’en user.

     

     Plutôt que d’invoquer l’article 50, il faut user à fond du principe de subsidiarité, base de le reconquête de notre souveraineté.


    • Pyrathome Pyrathome 18 avril 2019 13:49

      @JL

      Plutôt que d’invoquer l’article 50, il faut user à fond du principe de subsidiarité, base de le reconquête de notre souveraineté.

      L’article 50 est une porte de sortie légale, mais ce n’est pas la seule, il suffit juste de "dénoncer" des traités et de les abroger, cela peut être fait en très peu de temps surtout si la population soutient cette initiative......

      Sortir est finalement très simple et rapide, il suffit d’avoir la volonté inébranlable pour ce faire.....


  • gerfran 18 avril 2019 10:45

    Étienne Chouard : "Il faut sortir de l’Union européenne, c’est une évidence"

    https://www.youtube.com/watch?v=iGR1aeYY1Mc


  • Durand Durand 18 avril 2019 14:12

    .

    Il est grand temps que tous ceux qui ont enfin compris qu’il nous faut sortir de l’UE pour pouvoir rétablir notre souveraineté ET DONC NOTRE DÉMOCRATIE, se rassemblent chez Philippot ou chez Asselineau !... On trouvera toujours un moyen pour fusionner par la suite, nécessité faisant loi...

    .


  • Pierre Régnier 18 avril 2019 14:16

    Michel Onfray dit que, dans ses derniers textes Proudhon défend l’État comme garantie des acquis libertaires.

    Il y a là l’une des deux bases principales de la société à mettre en place.

    L’autre base, aussi nécessaire que la souveraineté des individus, c’est ce qui garantit que cette souveraineté se situe dans un monde établissant l’égalité de la répartition des biens naturels, et de ceux qui sont produits par le travail des hommes.

    C’est donc aujourd’hui une société socialiste libertaire qu’il faut opposer à l’économisme, poussé par Macron et ses semblables européens à son pire degré de nocivité.


    • Pierre Régnier 18 avril 2019 18:59

      Je me rends compte que je me suis mal exprimé. On pourrait comprendre que ce que je veux c’est une répartition égalitaire entre ces deux types de biens, ceux que nous donne la nature et ceux qui sont produits par le travail des hommes ! Non. C’est cet ensemble qui doit être réparti de manière égalitaire entre les individus qui peuplent la planète. Au moins faut-il tendre vers une telle répartition.


  • Pyrathome Pyrathome 18 avril 2019 14:42

    Euh, Philippot n’est juste qu’un plagiaire frustré qui ne pourra pas déposer de liste aux européennes faute de talbins, il n’y a personne chez les "patriotes" pour financer sa campagne....

    À moins qu’on lui en prête rien que pour essayer de torpiller Asselineau ??


    • Durand Durand 18 avril 2019 19:37

      @Pyrathome

      .

      Le Système a effectivement intérêt à les faire se neutraliser ...

      Aux européennes, on verra combien pèse vraiment FP et on pourra dire si FA s’est trompé de stratégie ou pas... Mais pour l’instant, il est clair que c’est FA qui campe sur ses principes concernant les alliances...

      Perso, je comprends également qu’il puisse mettre un certain temps à admettre qu’il lui faille désormais partager la vedette !

      Et ceci dit, un démissionnaire fusionniste du staff UPR est parti chez FP... Rien n’est encore perdu.

      .

      https://www.soverain.fr/les-raisons-pour-lesquelles-thibaud-lonjon-quitte-lupr-et-rejoint-les-patriotes/

      .

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  • renault 19 avril 2019 13:54

    Monsieur Onfray toujours à casser la gauche, la seule qui existe, et qui soutien Philipot extrême droite et Asselinot droite capitaliste. Vous qui vous dites près du peuple, mais droite et extrême droite sont ennemies du peuple et donc vous aussi : les masques tombent.


    • corh 21 avril 2019 11:15

      @renault
      il n’y a donc pour vous que la position géographique a l’assemblée qui détermine le champ politique, Macron est donc plus proche du peuple que Philipot Moscovici aussi qui parait il est de gauche aussi ? Il va falloir un peu sortir de ces schémas qui datent et dénoncés par une criante réalité, les choses sont plus compliquées. Faites un petit effort, merci.


  • BA 20 avril 2019 10:53

    L’Union Européenne, c’est soi-disant « la solidarité entre tous les pays européens ».


    Pipeau !


    L’Allemagne n’acceptera jamais de rembourser à la Grèce les 290 milliards d’euros qu’elle lui doit, au titre des réparations de la Seconde Guerre mondiale.


    La solidarité européenne, ça n’existe pas.


    Seconde Guerre mondiale. La Grèce demande 290 milliards d’euros de réparations à l’Allemagne.


    Le 17 avril, les Parlementaires grecs ont voté à une large majorité pour que le gouvernement d’Alexis Tsipras adresse officiellement une demande de réparations à l’Allemagne pour crimes de guerre durant la Seconde Guerre mondiale. Berlin reste stoïque.


    290 milliards d’euros - c’est le montant que le Parlement d’Athènes a décidé de demander à Berlin au titre des réparations pour crimes de guerre, emprunts forcés, destructions de biens et pillages commis en Grèce par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, relate Der Spiegel.


    Une commission d’experts en avait fait l’estimation chiffrée il y a trois ans. Le premier ministre Alexis Tsipras a rappelé qu’étant donné “la charge historique, éthique et émotionnelle du sujet”, il avait préféré attendre la fin des programmes d’aide financière internationale pour l’aborder.


    “Nous avons désormais la chance de clore ce chapitre”, a-t-il poursuivi, soulignant qu’il jugeait “important de rencontrer l’Allemagne sur un pied d’égalité et dans une relation amicale”.


    De son côté, Berlin, par la voix du porte-parole du gouvernement, a rappelé que, conformément au traité d’unification allemande signé en 1990, “plus aucune réparation” n’était envisagée.


    Par le versement de 160 millions de Deutsche Marks (81 millions d’euros) aux victimes de la guerre et l’accueil de quelque 420 000 travailleurs immigrés, l’Allemagne estime avoir assumé sa “responsabilité historique” envers la Grèce occupée par la Wehrmacht en 1941, précise Der Tagesspiegel en écho aux déclarations d’un député d’opposition à Athènes.


    Mais, ajoute le quotidien berlinois, “juristes et historiens des deux pays ne sont pas unanimes, et le conflit pourrait atterrir devant la Cour de justice internationale à La Haye”.


    https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/seconde-guerre-mondiale-la-grece-demande-290-milliards-deuros-de-reparations


  • zygzornifle zygzornifle 21 avril 2019 18:19

    Sortir de l’UE c’est comme guérir d’un cancer ....


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