Barroso et sa Commission se réapproprient le mot magique "croissance"
Les grandes manoeuvres s’accélèrent en Europe pour tenter de stimuler la croissance avec une réunion des dirigeants de l’UE annoncée pour le 23 mai à Bruxelles, la première du nouveau président français François Hollande, au moment où la grogne enfle contre l’austérité.
La croissance avant tout. L’objectif du sommet du 23 mai reste bien la croissance, devenue la priorité depuis que François Hollande a relancé le débat lors de sa campagne électorale. Il s’agira de déminer le terrain, notamment entre Paris et Berlin, avant un sommet européen qui se tiendra les 28 et 29 juin à Bruxelles.
Discussions et divergences franco-allemandes
Les discussions s’annoncent compliquées car si les appels en faveur de la croissance se multiplient, ils masquent des divergences importantes. Berlin prône des réformes structurelles mais exclut toute relance par la demande. La chancelière allemande Angela Merkel rencontrera François Hollande le 16 mai.
Elle est prête à discuter d’une initiative européenne de croissance mais refuse une renégociation du pacte budgétaire.
Barroso veut surfer sur la "vague" Hollande
La Commission européenne cherche pendant ce temps à revenir au centre du jeu sur ces questions en surfant sur la "vague" Hollande. Son président José Manuel Barroso aimerait passer une alliance avec François Hollande sur les questions de croissance, face aux pays rétifs.
Il a aussi exhorté mardi les gouvernements des 27 à mettre en oeuvre les propositions mises sur la table par la Commission et qui sont jusqu’ici restées lettre morte.
Parmi elles, figurent la mise en place d’emprunts européens mutualisés, l’augmentation du capital de la Banque européenne d’investissement (BEI) et le lancement d’une taxe sur les transactions financières dont une partie des recettes alimenteraient le budget de l’UE.
Autant de propositions reprises à son compte par le nouveau président français et qui séduisent de plus en plus en Europe, même dans les pays prônant la rigueur budgétaire.
Le point de vue de Cameron
Le Premier ministre britannique David Cameron défend, lui, sa politique d’austérité, estimant que la lutte contre les déficits n’est pas antinomique avec le soutien à la croissance.
"Parlons de ce que vous appelez austérité et que j’appellerai plutôt efficacité, c’est-à-dire le fait de s’occuper à la fois de notre déficit budgétaire et d’obtenir de la croissance et si vous regardez ce que le président Hollande suggère en France, son programme pour juguler les déficits n’est pas très éloigné de la voie que nous suivons", a-t-il assuré.
agences/pym
http://www.rts.ch/info/monde/3978977-mobilisation-pour-relancer-la-croissance...