mercredi 5 janvier 2011 - par
Séguéla : "Les Chinois gagnent 10% du SMIC et ils sont heureux"
Les Français sont les champions du monde du pessimisme ; selon un sondage BVA-Gallup International pour le Parisien, 61% des Français pensent que 2011 sera synonyme de difficultés économiques, contre 28% en moyenne dans le monde. Un pessimisme qui surpasse celui des Irakiens et des Afghans ! Selon BVA, le pessimisme des Français a augmenté de dix points par rapport à l’an dernier.
Rien de tel en Chine, qui connaît toujours une croissance exceptionnelle, et que Jacques Séguéla nous conseille de prendre en exemple : "Le salaire moyen d’un chinois, c’est 10% du smic et ils sont heureux et ils se battent", déclare le célèbre publicitaire. De là à dire que les ouvriers chinois réussissent leur vie, il ne faut pas charrier... car avec 10% du SMIC ils ne pourront sans doute pas se payer une Rolex avant 50 ans.
La phrase de Séguéla va sans doute choquer, et on le comprend. Mais elle peut aussi être le prétexte à une réflexion sur le bonheur et ses conditions. Les Français, globalement, ne sont pas très heureux, sans doute parce qu’ils appartiennent à une glorieuse nation qui décline inexorablement dans le nouveau monde en train de naître... comme d’ailleurs l’ensemble de l’Occident. Les pays émergents, qui sortent progressivement de la pauvreté - et parfois nous rattrapent ou dépassent, sont naturellement dotés d’un enthousiasme bien plus grand.
Mais je me demande si les plus heureux ne sont pas ceux qui vivent en dehors du monde moderne, comme tous ces peuples (souvent en danger de disparition) que nous présente l’émission Rendez-vous en terre inconnue. Ce sont des peuples qui vivent en harmonie avec la nature, magnifique, et qui tirent de ce rapport un profond bonheur. Il va sans dire que matériellement ils sont pauvres, ne possèdent presque rien, et pourtant ils semblent ne manquer de rien. Ils sont libres. Ils ne vivent pas dans la culture du désir et du manque, de la consommation (dans laquelle seuls les plus riches sont libres). Ils assurent eux-mêmes leur subsistance, perpétuent des traditions ancestrales, et développent naturellement une sagesse joyeuse, qui se lit sur leurs visages.
Certains Français essaient de vivre à la façon de ces peuples proches de la nature, écolos, et parfois nomades, dans des yourtes par exemple, mais la loi Loppsi 2 risque de rendre impossible ce mode de vie.