vendredi 17 janvier - par mat-hac

Pourquoi l’économie française croît-elle si lentement dans une Union européenne divisée ?

Jacques Sapir, directeur du Centre de recherche sur les modèles d'industrialisation (CEMI-EHESS), France, membre étranger de l'Académie des sciences de Russie, professeur.

Le discours a eu lieu dans le cadre de la session LXIV du séminaire russo-français sur les problèmes monétaires et financiers des Russes modernes, qui s'est tenue du 1 au 3 juillet 2024. En savoir plus : https://ecfor.ru/nauchnaya-zhizn/seminary-i-konferentsii/rossijsko-frantsuzskij-seminar-ekonomika/lxvii-sessiya/

Le séminaire russo-français sur les problèmes monétaires et financiers de l'économie de transition en Russie a été fondé en 1991 par le Centre d'Études des Modes d'Industrialisation (Centre d'Études des Modes d'Industrialisation, Paris, France) et l'Institut de Prévision Économique de l'Académie des Sciences de Russie (Russie, Moscou).

Nous publions des présentations afin de diffuser les connaissances scientifiques.

00:00:00 La France et l'Allemagne sont les deux pays en retard par rapport au reste de l'UE
00:13:00 France : faible croissance du PIB malgré un soutien budgétaire important
00:27:14 La France, en voie de désindustrialisation et majoritairement pauvre : y a-t-il des raisons au « marasme français » ?

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00:37:50 Conclusions
Discussion
00:42:45 Pourquoi la production industrielle française est-elle plus faible aujourd'hui qu'en 2007 ?
00:47:06 Comment les facteurs d'économie politique y ont-ils contribué ?

00:57:56 Orateur : A.A. Shirov
01:04:00 Réponse de Jacques Sapir
01:14:10 Commentaire de B.N. Porfiriev - un parallèle avec les années 90 en Russie.

L'économie française peut être considérée comme l'un des « canards boiteux » de l'Union européenne, avec l'Allemagne (et ses satellites) et l'Italie, avec un taux de chômage élevé (plus de 7,0 %), qui se combine localement avec une pénurie de main-d'œuvre (soit peu qualifiée, comme dans la restauration, soit plus qualifiée, comme dans l'industrie).

Le rôle des salaires comme mécanisme de répartition de la main-d'œuvre est largement perturbé par divers facteurs (pression concurrentielle de l'étranger, faible écart entre le salaire minimum et les prestations sociales pour les chômeurs).

La baisse puis surtout la stagnation de la productivité du travail constituent également un problème sérieux, tant pour la compétitivité industrielle que pour le financement de certaines prestations sociales. À cela s'ajoute l'affaiblissement du rôle des salaires dans la gestion du marché du travail.

Néanmoins, l'économie française se caractérise par une croissance continue, mais à un faible niveau, malgré un déficit budgétaire élevé. Les mécanismes de redressement budgétaire ne fonctionnent plus. Par conséquent, la marge de manœuvre des gouvernements tend à se réduire, tandis que les pressions exercées par le déficit commercial et le déficit budgétaire restent importantes.

Dans ce contexte, il ne faut donc pas se faire d'illusions sur la survie de certains segments de l'industrie, comme l'aéronautique ou le nucléaire. Le secteur industriel continue de se contracter malgré les tentatives officielles de le revitaliser.

Il est clair que l'économie française est à la veille d'une crise grave qui remettra en cause les structures et les institutions et qui se traduira soit par une contraction rapide de l'industrie jusqu'à un noyau « Bonzai » dans une logique de fortes contraintes (internes et externes) sur la population, soit par un changement de logique qui modifie les relations entre le capital et le travail et permette aux mécanismes qui assuraient la régulation générale de l'économie de reprendre le dessus.



2 réactions


  • wendigo wendigo 17 janvier 17:45

    Ha bon, l’économie française croit ?
    Si oui, au père noël, alors !
    Perso je la vois plutôt se casser la gueule, mais bon, c’est peut être que je regarde ça avec un oeil trop complotiste.


  • mmbbb 18 janvier 10:02

    M Sapir je l ecoute moins, J ai été assez surpris lors d un dernier expose ou il minimisait la fraude sociale en France et brocardait le magistrat Prats de la Cour des Comptes .

    Il donnait aussi les chiffres de l AME 

    pour rappel le montant de l AME depasse le milliard d euros désormais alors que le General de Villers vire par Macron demandait une rallonge de 800 millions d euros pour les OPEX en Afrique 

    Certes , mais il n a jamais avance le coût indirect de cette immigration contrôlée .

    et si l on fait la sommation de ces diverses dépenses , ce sont des milliards évidemment payés par le contribuable et les entreprises ..

    et nous mourrons désormais aux urgences .

    Et M Sapir ne parle jamais du taux de marge  comme le fait GAVE .

    Et c est un indicateur essentiel d un produit " Made in France " 

    In fine cela a une répercussion sur les charges des ménages et des entreprises 

    Quant à la France , nos politiques n ont pas de culture ni économique ni scientifique 

    Lire le dernier essai de Carayon sur les états prédateurs ou nos entreprises PME PMI se font phagocyter par des etats etrangers ..

    Un investissement de notre matiere grise passée par perte et profit 

    Et ceci dans l indifférence totale .

    Et a ajouter les hystériques d ecolos qui s opposent a tous ! et veulent imposer un lacis de normes , Nos têtes grises sont comme la reine des termites , Elle pond des milliers d oeufs , les crânes d oeuf sont des pondeuses à normes .

    mais cela cree une distorsion dans la concurrence économqiue 

    et a notre educ nat qui est en déliquescence ..

    et il est reconnu que nous avons trop de depense de fonctionnement mais pas assez de dépenses d investissement .

    C est avant tout un probleme structurel de notre pays et c est un secret de polichinelle d ou notre notre défcit abyssal corrélé à notre déficit de notre balance du commerce exterieur hors hydrocarbure en croissance exponentielle .

    Tant que nous serons dans cette dynamique , nous en serons toujours la

    et nous aurons une croissance molle  ! Et je n ai pas fait de hautes etudes economiques .


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