Guillaume Duval versus Olivier Delamarche
À ces trois questions nos intervenants répondront bien évidemment de manière totalement différentes.
En effet, le néo-keynésien Guillaume Duval (1) valide les postulats universellement reconnus par les médias et par le gouvernement français. L’économie repart, la courbe du chômage peut encore s’inverser et l’Europe doit faire contrepoids aux mastodontes mondiaux. Avec des réponses que j’estime parfois imprécises, il nous explique ici que le monde n’est pas en train de couler… Que les africains, les chinois, les indiens s’en sortent mieux…
Cette analyse rassurante n’est pas sans rappeler les multiples prises de parole de notre cher ministre des finances. Il est d’ailleurs relativement aisé de faire des rapprochements idéologiques entre les deux hommes…
Un point important : ses contradictions ! Elles démontrent que l’économiste n’est pas à l’aise avec les questions posées. En effet, sur la mondialisation, alors qu’il en loue les bienfaits, il reconnaît le pillage du sud par le nord, il reconnaît également la sclérose européenne lorsqu’il parle de la défense ou de marché mondial, etc.. Il est certain que M. Duval a le droit de trouver que l’Europe ou la mondialisation ne sont pas parfaites, mais il semble quand même à demi mot reconnaître que ces deux modèles sont aujourd’hui essoufflés et que la France ne sort pas forcément gagnante de ces deux combats diplomatico-économiques.
Quant à Olivier Delamarche (2), lui nous propose une analyse beaucoup plus précise et tranchée de la situation. Il explique ici ce qu’il explique toutes les semaines dans ses interventions sur BFMTV, à savoir que le monde occidental fait de la cavalerie financière, de façon claire, le monde s’endette et la machine s’enraye. De manière parfois même spectaculaire, il démontre que l’économie mondiale court vers une crise sans précédent. En effet, le chômage occidental entraînant la baisse de croissance des émergents et le maintien des marges dans les entreprises étant le résultat des délocalisations et des suppressions massives d’emploi, l’économie mondiale compte ses heures. Ces deux interviews ont le mérite de poser une digue réellement infranchissable entre les positivistes et les défaitistes. En effet si Guillaume Duval pense encore que la situation peut encore évoluer positivement, Olivier Delamarche lui nous présente ce qu’il semble être la fin de l’économie telle que nous la connaissions !
Cyril Romano et Bigger P
(source : Tnova.fr)