mercredi 8 septembre 2010 - par FrenchDissent

Frédéric Bastiat : Pétition des fabricants de chandelles

Frédéric Bastiat est un économiste libéral français élu député des Landes en 1848.

Ses écrits visent à débusquer les principaux mythes entretenus autour de l’État (la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde), du socialisme (la spoliation légale), de la richesse (le profit de l’un est le profit de l’autre), de la solidarité (il m’est tout à fait impossible de concevoir la Fraternité légalement forcée, sans que la Liberté soit légalement détruite, et la Justice légalement foulée aux pieds), de l’impôt, de l’interventionnisme, etc.

La Pétition des fabricants de chandelles est un texte de l’économiste français Frédéric Bastiat écrit en 1845 pour dénoncer le protectionnisme et la « théorie de la disette » des producteurs. Il fut publié dans les Sophismes économiques comme 7e chapitre.
 
Dans ce texte, les fabricants de chandelles et autres représentants de l’industrie de l’éclairage déposent une pétition à la chambre des députés (de la Monarchie de Juillet à l’époque).
 
Ils demandent à être protégés par l’État de la « compétition ruineuse d’un rival étranger » bien plus performant qu’eux, le soleil. À cette fin, ils exigent qu’on ordonne la fermeture des fenêtres et lucarnes par lesquelles la lumière du soleil rentre !
 
Pour la défense du protectionnisme qu’ils appellent de leurs vœux, ils invoquent les « avantages » économiques qui surgiraient si l’on bloquait la lumière du soleil : augmentation de la consommation de nombreux produits de façon directe puis de toute l’économie indirectement.
 
Or, c’est occulter « ce qu’on ne voit pas » : l’argent dépensé à acheter des chandelles ne peut plus servir à d’autres dépenses. Loin d’être un enrichissement, c’est en fait un appauvrissement pour tous, sauf pour les industriels de la chandelle.
 
Frédéric Bastiat déduit de cet exemple la supériorité économique du libre-échange et souligne comment bon nombre des arguments des partisans de l’intervention de l’État dans l’économie [ne sont] que l’expression d’une politique d’intérêts de groupes particuliers.
 
 


5 réactions


  • Mr.Knout Mr.Kout 8 septembre 2010 11:09

    J’ai beau être très septique sur le marché,sur vos idées,l’anti etat et la gouvernance locale je suis pour,c’est juste que je trouve le contexte pas du tout propice,bien au contraire. Bref tout ça pour dire que malgré tout cela j’apprécie vos post de video très intéressantes,continuez.


    • FrenchDissent French_Dissent 9 septembre 2010 03:03

      Merci pour votre mot Mr Kout, c’est déjà une satisfaction d’intéresser à défaut de nécessairement convaincre.


  • rastapopulo rastapopulo 8 septembre 2010 12:50

    L’exagération est la plus simple des manipulations.

    Le Glass Steagall a duré de 45 à 83 avec 0 crise financière. Un commentaire sans doute ?


  • ffi 8 septembre 2010 16:50

    Beaucoup d’ironie.

    La théorie de Bastiat étant aujourd’hui en application, au vu des résultats pratiques, cela montre une certaine fausseté de ses vues.

    En fait, le travailleur me semble précéder le consommateur, puisque tout consommateur est d’abord un travailleur qui a obtenu les revenus suffisants pour pouvoir consommer (jusqu’à preuve du contraire, le revenu sera toujours à la fin du mois).

    De plus, son argumentaire au sujet du gratuit, s’il a quelques pertinence, résonne de manière insolite avec la situation actuelle, si on le juge par rapport au "gratuit" venant de pays démunis de tout droits sociaux (Chine, Inde). En poussant l’argument jusqu’à l’absurde, le pays France ne devrait ouvrir ses frontières qu’à des pays pratiquant l’esclavage...

    Historiquement, Napoléon III a conclut des accords de libre-échange. Les problèmes posés - la perte des débouchés - ont fait imaginer à Jules Ferry la politique de colonisation, c’est-à-dire aller exploiter soi-même sur place "le gratuit", en mettant au travail forcé des populations étrangères...

    Par conséquent, il me semble que la réalité a largement démontré la fausseté des vues de Bastiat. C’est que la politique ne se réduit pas à l’économie. Croire que la politique consisterait à créer un système économique parfait, puis à le laisser aller en roue libre, est naïf. Si cela était possible, il n’y aurait déjà plus de politique.

    Du point de vue de la nation, il y a deux principes économiques distinct : libre-échange / protectionnisme. Une politique équilibrée devrait consister à s’appuyer tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre, selon l’intérêt politique du peuple. Il n’y a pas plus de raison d’exclure le libre-échange que le protectionnisme des possibilités d’action, car ce serait comme se forcer à sauter à cloche-pied, par idéologie.

    Par exemple, il fallait maintenir les activités textiles, non du point de vue de sa rentabilité immédiate, mais pour des raisons de transmission du savoir-faire. il fallait donc mettre des barrières douanières sur la confection importée. De même pour les charbonnages, l’Acier... De ce point de vue, le protectionnisme peut être vu comme une technique d’une très grande finesse, qui peut cibler très précisément quelques produits spécifiques.
    Le débat manichéen qui consiste à opposer le libre-échange intégral au protectionnisme intégral doit être dépassé.

    En été, je m’habille en short (mais je ne suis jamais nu car j’ai des parties sensibles), tandis qu’en hiver je mets pull et blouson. Certes il m’arrivera parfois d’avoir trop froid en été, ou trop chaud en hivers, mais dans les grandes lignes je sais à quoi m’attendre. Je garde cependant à l’esprit que je dois affiner mon habillement au jour le jour.

    La solution optimale, politiquement, est donc dans un dispositif permettant de mélanger protectionnisme et libre-échange, d’une manière précisément ciblée, en capacité d’évoluer rapidement de l’un à l’autre selon la conjecture.


  • Et Hop ! 8 septembre 2010 20:02

    Les fabricants de chandelles de maintenant, ce sont les banques qui continuent à exiger des intérêts à tout le monde alors qu’elles n’ont pas de fonds propres à prêter et que le travail bancaire est entièrement automatisé.


    Supprimons les fabricants d’intérêts.

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