Banque Populaire-Caisse d’Epargne : le LBO
Fusion Banque Populaire - Caisse d’Epargne : Avec 20%, l’Etat ne fait pas une nationalisation mais un LBO !
En discutant sur le site AgoraVox, je suis tombé sur un article titré : "Nationalisation imminente des banques françaises". Quelle supercherie !
L’auteur appuie sur les analyses d’un M. Chevallier pour dire que les banques françaises sont au bord du gouffre car les ratios fonds propres/dettes ne sont pas bons car inférieur à 8% (qui est un ratio international). Plusieurs intervenants lui font remarquer que la dette des banques sont surtout constitués par les dépôts des clients et les fameux produits financiers qu’ils achètent, que les chiffres retenus ne veulent rien rien dire, etc.
Bref, un débat intéressant mais très pointu.
Il en conclut que les banques françaises comme la BNP ou la Société générale vont être nationalisées car en faillite. Il s’appuie dans une réponse sur la fusion de la Banque populaire et de la Caisse d’Epargne en s’appuyant sur un article du Canard Enchainé du 25 Février pour affirmer que le gouvernement UMP va nationaliser ces deux banques en prenant 20% du capital de cette fusion. Il commet deux erreurs.
La première est que cette opération n’est pas une nationalisation. Ce n’est pas par hasard qu’il utilise le terme : cela renvoi a une intervention politique dans le cadre d’une politique économique. Cela a un effet apaisant. C’est un mensonge : ce n’est pas une nationalisation.
Ce n’est pas avec 20% d’un capital qu’on prend le pouvoir pour définir une politique pour les salaires, pour l’aide aux P.M.E. qui créer des emplois qualifiés, c’est pas avec cela que l’on lutte contre la spéculation.
La seconde, c’est qu’il refuse de voir que l’État va se comporter au mieux comme un super assureur (mais c’est le rôle que lui assignent les libéraux dans leur conception de l’économie politique). Mais il semble qu’il va se conduire comme un LBO (Le LBO, de l’anglais Leveraged Buy Out, est une technique financière née aux États-Unis dans les années 70, et apparue en France au début des années 80. Elle permet le rachat d’une entreprise en finançant l’acquisition par emprunt en s’appuyant sur un effet de levier financier, c’est-à-dire en faisant appel à des organismes spécialisés qui financent cette reprise par de l’endettement. On parle aussi de rachat par effet de levier.).
Pour dire cela, je m’appuie sur le même article du Canard où il est dit que l’État va apporter 5 milliard d’euros (qu’il n’a pas et donc qu’il devra emprunter dans la grande majorité), la banque devra rembourser 10% garantis de dividendes (soit 500 millions d’euros) quelque soit le résultat. A cela s’ajoute les intérêts de la dette qu’ont ces banques suite aux prêts du gouvernement dans le dernier trimestre 2008 (160 millions selon l’article). Dans quel but (outre que Sarkozy place un fidèle à lui) : Guéant répond : on vous met des intérêts très fort pour vous obliger à reprendre votre indépendance très vite.
Les LBO ne font pas autres choses : essayer d’avoir une plus-value importante (puisqu’ils vont revendre après pour leur redonner leur indépendance) sur une période courte... Avec toute la casse sociale que cela entraine.
Ce que fait le gouvernement de Sarkozy, ce n’est pas le retour à une sorte de socialisme... C’est l’application des bonnes vieilles théories libérales car il n’y a aucune action politique derrière.