samedi 27 juillet 2013 - par Le Journal du Siècle

Le CSA veut mettre fin à l’égalité du temps de parole lors des élections

Le président du CSA, Olivier Schrameck, a évoqué sur France Inter, jeudi 25 juillet, une modification de la règle du temps parole pendant l'élection présidentielle.

 

"Je suis prêt à m’engager et le plus fortement possible pour que partout et pour toutes les campagnes, l’équité se substitue à une stricte égalité", a-t-il expliqué.

 

L’idée n’est pas nouvelle. Comme le rappelle d’Olivier Schrameck, son prédécesseur, Michel Boyon avait déjà envisagé de réformer cette règle. Une option encouragée aussi par la Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique conduite par Lionel Jospin.

 

Dans son rapport, la commission considère "qu’il y a seulement lieu d’aménager le dispositif actuel" en privilégiant l’équité à l’égalité pendant la période dite "intermédiaire", entre la publication de la liste des candidats par le Conseil Constitutionnel et le début de la campagne officielle.

"L’équité, c’est précisément la régulation dans le domaine politique, c’est-à-dire que l’on surveille la façon dont les différentes sensibilités, la force plus ou moins grande des campagnes, les alliances réelles et potentielles sont prises en compte dans la présentation des revendications politiques. Il ne s’agit pas de trancher le temps en parts égales, il s’agit d’apprécier la pesanteur et la portée de la vie politique", a développé le nouveau président du CSA.

 

Florian Philippot, vice-président du Front National, a estimé vendredi que changer les règles du temps de parole durant la campagne présidentielle serait « une grave menace » pour la démocratie.

 

Ce changement constituerait « une menace grave pour la pluralité des opinions et le bon fonctionnement de notre démocratie », a-t-il expliqué dans un communiqué. Il s’est dit prêt à « s’engager le plus fortement possible pour que partout l’équité se substitue à une stricte égalité ».

« M. Schrameck tend (...) à encourager les médias à verrouiller le temps de parole aux deux grands partis du système et leurs satellites. L’overdose UMPS quotidienne le reste de l’année serait ainsi maintenue voire renforcée lors de la campagne présidentielle. Cette perspective est tout à la fois intolérable et insupportable », a souligné le vice président du FN.

 

Selon lui, « seule l’égalité offre aux candidats l’assurance d’une compétition loyale », ajoutant que son parti était « favorable à l’extension de l’égalité stricte à une plus longue période (deux mois minimum), ainsi qu’à tous les scrutins référendaires entre les partisans du "oui" et du "non". »

 

Florian Philippot a indiqué que le FN lancerait dès vendredi une pétition pour « interpeller nos compatriotes sur ce sujet grave ».

 

Sources : France Inter / Nouvel Obs / Le Journal du Siècle



9 réactions


  • Maetha 27 juillet 2013 10:58

    Les finesses de la novlangue.
     Dérives + dérapages + glissade sémantique sur planche beurrée = situation actuelle pourrie, mais parfaitement sous contrôle de nos intelligents oligarques sans foi ni loi.
     La "démocratie" sous Auguste, un simulacre vide de sens....

     A noter cette petite remarque : l’égalité de temps de parole à l’élection présidentielle ne concerne que la période qui suit le dépot des 500 signatures : réponse en pied de nez à F. Asselineau. Cf, la conférence de celui-ci sur ce sujet. => C.à d. l’injustice instituée.
     Comment se fait-il que ce soit le CSA, chargé d’appliquer "la règle du jeu" qui a la maîtrise de la fixation de celle-ci et ensuite la liberté de son interprétation ? C’est quoi cette machine à gaz ?

     ** Ils doivent avoir sur leur table de nuit : "1984"
                                   et "La ferme des animaux"
     Seuls livres qui les mettent en extase et les font rêver de faire mieux.

     

     

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  • Daniel D. Daniel D. 27 juillet 2013 12:09


    L’équité ... déjà que l’égalité des temps de paroles n’existait pas, cela vas juste devenir légal si cela se met en place.

    Le fachisme institutionnalisé se met doucement en place.

    Soit ils nous prennent totalement pour des ânes, soit ils veulent vraiment une révolution... avec ce genre de personnages, difficile d’être sur...


  • Lisa Sion Lisa Sion 27 juillet 2013 13:29

    Ceci n’est pas complètement idiot pour le premier tour, un parti qui va générer 3% des voix, on le saura au soir du premier tour, méritera 3% d’audience. C’est moins que les grands partis menteurs, mais ça leur laisse peu de temps de dire des bêtises, d’où l’objectif absolu d’être net et concis, c’est à dire tout le contraire du remplissage placébo des partis planqués facteurs de langue de bois et de promesses populistes.


  • Haze Haze 27 juillet 2013 14:21

    L’égalité de temps de paroles n’existaient pas, maintenant c’est officiel.
    Cela s’insère dans le déroulement logique des choses ...


  • ghola ghola 27 juillet 2013 14:33

    Olivier Schrameck :

    "Je suis issu d’un milieu de juristes et de médecins, qui valorisait le sens du travail et du mérite", résume Olivier Schrameck. Une bourgeoisie juive intellectuelle, de tradition laïque et républicaine. L’antisémitisme et la guerre sont venus marquer au fer rouge ce milieu relativement protégé [extrait tire du Monde]

    les forces destructrices de la France sont toujours a l’oeuvre ... petits morceaux par petits morceaux, ils veulent etre s’assurer qu’aucune forme de contestation au systeme qui les favorise ne puisse avoir de mediatisation. 

  • sortec sortec 27 juillet 2013 14:34

    J’m’en cure le zen, Schrameck.


  • Aldo Berman Aldo Berman 27 juillet 2013 17:40

    A quoi sert la démocratie quand on sait ce qui est bon pour le peuple ?


  • Marco07 28 juillet 2013 11:37

    ça serait pas mal d’abolir ces élections coûteuses et improductives.
    Le président désignerait sa succession, simplement. (qui peut choisir mieux un président qu’un autre président ?)
     
    ça permettrait de faire des économies en campagne, interviews, blabla contre-productif.
    Vivement que la politique s’émancipe rapidement des contraintes populistes tel que l’élection qui n’est pas démocratique quoiqu’on en dise.
     
    Après tout, les présidents sont élus par une minorité (18 millions de personnes pour les derniers grosso modo) sur 44 millions d’électeurs.
     
    Probablement parce 20 et quelques millions sont trop abrutis pour aller se déplacer au bureau de vote, après tout entre Ena1 et Ena2 il y avait le choix.


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