Guerre froide : le piège Afghan !
Suite à un coup d’État fomenté en 1973 par le prince Mohammed Daoud Khan, la monarchie afghane est renversée, et la République d’Afghanistan proclamée.
Le coup d’État du Parti Démocratique Populaire d’Afghanistan, le 27 avril 1978, renverse le gouvernement de Daoud. Ce dernier est assassiné, de même que de nombreux membres de sa famille. Cependant ce coup d’État n’a pas été organisé par l’Union Soviétique et a surpris ses dirigeants. Muhammad Taraki (1917-1979), chef du Khalq (fraction radicale et majoritairement pachtoune du PDPA) devient président de la nouvelle République démocratique d’Afghanistan, régime « socialiste » et prosoviétique. Ce régime entretient des relations privilégiées avec l’URSS et met en place une série de réformes collectivistes et sociales (alphabétisation, droit des femmes, réformes agraires…) qui contrarient les coutumes conservatrices afghanes.
Une partie des Afghans entre en résistance contre le pouvoir central soutenu massivement par l’Union soviétique et fomente un nouveau coup d’État le 28 décembre 1979, ce fut le début de la première guerre d’Afghanistan. Babrak Karmal devient président. L’Union soviétique soutient le nouveau régime et intervient massivement à partir de janvier 1980 pour reprendre le contrôle des zones rebelles. Une vive résistance nationale se met en place face à un occupant soviétique qui ne s’attendait pas à une telle réaction.
Le Machiavel américain conseiller du président Carter pour les affaires de securité, l’un des artisans de l’Opération Cyclone, par laquelle Washington soutient les moudjahidines afghans explique les dessous de cette intervention dans une interview au nouvel observateur :
"C’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul (...). Nous n’avons pas poussé les Russes à intervenir, mais nous avons sciemment augmenté la probabilité qu’ils le fassent (...). Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège Afghan. Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : « Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam. » De fait, Moscou a dû mener pendant presque dix ans une guerre insupportable pour le régime, un conflit qui a entraîné la démoralisation et finalement l’éclatement de l’empire soviétique".