lundi 24 septembre 2007 - par Euros du Village

Petite leçon de réalisme sur l’Union européenne

Hubert Védrine avait accordé une interview aux "Euros du Village" il y a quelques mois, peu avant que l’on ne détermine les contours d’un nouveau traité. Nous diffusons cette vidéo, particulièrement intéressante, aujourd’hui, alors que l’ancien ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin remet un rapport sur la France et la mondialisation à Nicolas Sarkozy. Une vision de l’Europe claire, sans "lyrisme", mais concrète ; une véritable petite leçon de réalisme à découvrir, en plein dans l’actualité.

"En histoire, si on raisonne comme Fernand Braudel sur des siècles et des siècles, rien n’est définitif. Mais à vue humaine, les acquis de la construction européenne (...) sont solides, y compris l’euro".

C’est ainsi qu’Hubert Védrine dresse le constat d’une Union dont les États membres n’ont pas nécessairement les mêmes intérêts. "Cela ne sert à rien de dire que l’Europe est en panne en parlant au singulier, ce sont les Européens qui n’ont pas excactement la même conception de ce qu’il faut faire maintenant", poursuit-il.

Mais celui qui a utilisé le terme d’hyperpuissance pour qualifier les États-Unis d’Amérique lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères, estime cependant qu’il est temps de bâtir "l’Europe puissance". Sans lyrisme, précise-t-il, ajoutant que l’on n’a pas non plus besoin d’une "pseudo-constitution" pour tirer le meilleur parti de la mondialisation. Il convient selon lui d’avancer pour ne pas devenir "spectateurs de l’histoire". Une expression, qui transparaît dans son récent rapport remis à Nicolas Sarkozy, qu’avaient déjà avancé François Bayrou et Michel Barnier dans deux précédentes interviews sur "Euros du Village", que nous vous proposons d’ailleurs de découvrir, ou de redécouvrir.

NDLR : cette interview, réalisée en pleine campagne présidentielle, n’avait pas été diffusée comme prévu à la fin du mois d’avril compte tenu de l’abondante actualité traitée sur "Euros du Village" à cette époque et du contexte de la campagne électorale de l’entre-deux tours




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