mercredi 2 décembre 2009 - par Arret de participation AgoraVox

Brennilis : 1er démantèlement d’un réacteur nucléaire et pas de débat !


Ci-dessous le communiqué commun du collège "écologiste" (ou associations de protection de l’environnement) remis à la conférence de presse qui a suivi la CLI des Monts d’Arrée (centrale nucléaire de Brennilis) du 1er décembre. Cette séance plénière de la CLI avait pour objet de donner un avis sur le dossier d’enquête du démantèlement de BrennilisCommuniqué du 1 décembre 2009

- Les associations (AE2D, BV, CLCV, ERB, GMB , SDNC, VMA*) apprécient que le Président de la CLI de la centrale nucléaire de Brennilis ait appuyé auprès du ministre par le courrier du 27 novembre, leur demande de débat public national sur la question du démantèlement des installations nucléaires, demande qu’elles ont faites depuis l’annulation du décret en juin 2007.
Mais elles réaffirment que le démantèlement de Brennilis ne peut être autorisé tel qu’il est présenté dans le dossier de l’actuelle enquête, avant qu’un débat public national sur la question du démantèlement ait eu lieu sans préjuger de la moins mauvaise solution qui sera choisie au final.
Une nouvelle Enquête Publique sur un nouveau dossier du pétitionnaire, s’impose et sera nécessaire après un débat national et un nouveau débat local organisé dans de bonnes conditions et sans précipitation. Sinon le débat public sera une fois de plus qu’un processus biaisé comme l’a été celui de l’EPR.
La justification du scénario par EDF tient en une page sur les 1200 du dossier d’enquête alors qu’EDF a rédigé en 1999 une étude détaillée de faisabilité de 3 scénarios envisagés. EDF refuse de la communiquer alors que cette étude concerne la santé des travailleurs. A la réunion publique du 14 octobre 2009, EDF a dit « avoir égaré » les documents d’analyse des carottages donnant la contamination radioactive des sols. Pourtant elle affirme en connaître l’état, mais aucun élément chiffré n’est publié.
Cette enquête publique a été lancée alors que la CLI n’a pu démarrer aucune étude épidémiologique et radio-écologique. En l’absence de tous ces éléments cités, une analyse critique du dossier ne peut être pertinente. Aucune solution de stockage n’existe à ce jour. Commencer le démantèlement du bloc réacteur pour entreposer les déchets les plus radioactifs en sous-sol de l’enceinte réacteur, juste en aval du barrage revient à aggraver les risques de dispersion radioactive.
En revanche, l’assainissement du chenal de rejet en aval de la centrale et sa fermeture par comblement doivent être réalisés dès maintenant pour prévenir tout risque de contamination en aval de l’Ellez et donc de l’Aulne qui alimentent en eau potable une partie de la population du Finistère. La seule partie du chantier qui pourrait être autorisée à reprendre en raison du risque de contamination de la nappe est celui qui concerne la Station de Traitement des Effluents . Ce chantier aurait du être terminé dès 2001 mais a rencontré de graves difficultés en raison de l’écrasement d’un fût radioactif. Cela nécessitera de porter à la connaissance du public un dossier détaillé sur les risques de contamination tant pour la population que les travailleurs.
Le temps du bilan et du débat doit être pris, le démantèlement n’est pas une opération banale et les difficultés du dossier doivent faire s’interroger les citoyens sur la nécessité de continuer à produire des déchets radioactifs pour des millénaires.
*Agir pour un environnement et un développement durables, Bretagne vivante, Consommation Logement et Cadre de Vie, Eau et rivières de Bretagne, Groupement mammologique breton, Sortir du nucléaire Cornouaille, Vivre dans les Monts d’Arrée
Skapad pour Le Collège "écologiste" CLI 29 mercredi 2 décembre 2009


VIDEO DEBAT à Colmar : Brennilis en question

Débat suite à la projection du film de Brigitte Chevet "Brennilis, la centrale qui ne voulait pas s’éteindre". Avec Chantal Cuisnier du réseau "Sortir du nucléaire" et Michel Marzin Technicien retraité de la centrale nucléaire de Brennilis.

Le débat a été organisé durant les 3 & 4 Octobre 2009 à Colmar par le réseau "Sortir du nucléaire" dans le cadre du rassemblement européen anti-nucléaire pour demander l’arrêt définitif de la centrale nucléaire de Fessenheim, plus vieille centrale nucléaire française en activité en 2009.

Lien ; http://www.dailymotion.com/video/xatooc_brennilis-le-debat-partie-1_tech



1 réactions


  • skapad 3 décembre 2009 07:54

    Extrait et commentaires

    Ouest France du 2.12.2009

    La CLI approuve le démantèlement, mais...

    [...Les membres de la CLI estiment que " le dossier aurait du expliquer les raisons du choix du démantèlement immédiat "]

    ...//...

    La CLI demande donc "un bilan radiologique complet du site" avant la reprise des travaux et l’étude " au minimum de deux scénarios" permettant d’anticiper le niveau de pollution final

    ...//...

    Sur les tonnes de déchets radioactifs, dont les plus dangereux (99 % de la radioactivité), ces 375 tonnes qui seront stockés sur un site à ce jour encore en projet, et provisoirement entreposés dans l’enceinte du réacteur. [...//...La CLI sollicite des précisions sur " la solution qui serait envisagée si l’installation (de stockage) n’était pas opérationnelle à la date fixée"]

    Combien ça coute ?

    [...//...Aucune donnée ne permet de connaitre le cout de cette déconstruction " EDF nous répond que cela fait partie du secret industriel" explique Pierre Maille président du CG 29 et de la CLI.]

    ...//...

    Et comble pour une commission locale d’information....

    [...EDF se retranche aussi derrière cet argument pour expliquer le manque de précision sur la nature des opérations qui seront menées lors de la déconstruction. La CLI demande de pouvoir en être informé de manière confidentielle. ]

    De la confidentialité comme marque de fabrique de la transparence à la française, une spécificité exceptionnelle qui est à graver sur le marbre du portrait qui est en débat sur l’identité nationale.

    Ne faudrait-il pas plutôt la requalifier ?

    L’irrationnelle identité nationale

    Car, ce qu’il faut savoir, le secret industriel ici ne peut pas, de mon avis, être pris au sérieux. D’autant que ce réacteur est un prototype semi-industriel et est le seul exemplaire dans le genre à avoir été ainsi construit et ayant utilisé le procédé dit "à eau lourde" ! Un brevet français et une technique qui ont fait long feu, et n’est plus utilisé au monde, ou alors si peu !

    D’ailleurs, au début de ce chantier, les avis de certains cadres du CEA, divergeaient sérieusement, surtout ils argumentaient, que ce chantier qui est classé par l’EDF comme exemplaire modèle, avait été très mal choisi, le parc existant étant composé de machine du type PWR ! Deux technologies aussi différentes que peut l’être :

    Le fil à couper le beurre de la scie sauteuse électromécanique.

    EDF, qui lors de la réunion publique du 15 octobre dernier s’appuyait de l’expérience internationale pour le démantèlement du cœur des réacteurs, qui ici évoque le secret industriel amène tout naturellement la question suivante :

    Auraient-ils (le Staff de l’EDF) ici aussi utilisé les services d’officines "secrètes" pour en connaitre les secrets des chantiers de démantèlements allemands et américains ? en réf : les barbouzes d’EDF), et qui évoque ici à Brennilis "le secret industriel" pour une machine qui est la seule et unique dans ce genre , en France, et probablement au monde également.


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