lundi 26 janvier 2009 - par IE Love PME

Les freins au développement des PME par Edith Cresson

Rencontre avec Edith CRESSON : entretien sur le thème des PME. Rappelons que Madame CRESSON est conseillère auprès de l’Agence pour la Diffusion de l’Information Technologique (ADIT).

Durant l’interview, menée par Bertrand Terreux, il a été question du fonds stratégique d’investissement doté de 20 milliards d’euros dont 6 milliards de liquidités. Aux yeux de madame CRESSON cette demi-douzaine de milliards semble suffisante si les fonds sont biens destinés aux PME et qu’ils arrivent aux entreprises.

En ce qui concerne la gestion du fonds, elle estime que la Caisse des Dépôts et Consignation n’est pas à même de gérer cette manne financière. Pour elle, la CDC n’a pas les mécanismes, la réactivité et la connaissance du sujet.

Les chantiers de l’Atlantique ne sont pas des PME, « si on doit aider les PME il faut être raisonnable et bien sur ne pas aider les canards boiteux ». Il faut donner aux PME performantes et innovantes, il y a des capacités formidables en France qu’il faut utiliser.

Le Small Business Act est primordial mais il faut également réduire les délais de paiement. Les grands groupes font leur trésorerie sur le dos des PME et l’administration a des délais de paiements beaucoup trop long. Les PME ont besoin d’être aidée, car c’est là que se trouve le potentiel d’emploi, d’innovation et d’imagination. On parle beaucoup des PME dans les discours, il ne s’agit pas simplement de donner de l’argent aux PME mais de développer un système culturel qui prenne en compte ce que font les PME.

La France est dominée par une caste qui ne s’intéresse pas aux PME car ils ne veulent pas y faire carrière. Les Allemands disposent de sociétés de négoces qui aident les PME à exporter, drainent un courant de PME derrière elle. Le rôle joué par les Länder a été primordial pour le développement des PME allemandes. Aujourd’hui, il faut pousser les régions à emboiter le pas car les subventions ne servent à rien. Il est plus bénéfique de prendre des participations qui vous permettent d’intervenir dans la stratégie et de lutter contre les délocalisations en amont.

Tout le monde a déjà pris conscience du besoin des PME car cela représente plus de 85 % des emplois. Il existe donc des blocages, pourtant les PME favorisent la création d’emplois.

La PME de demain n’existera plus si l’on reste dans la même logique, il faut que les PME aient accès aux crédits. Un lien entre PME et système de recherche (universités) pourrait être envisagé par exemple, comme en Israël où les professeurs passent 8 jours par mois en entreprise, ainsi que leurs étudiants.

Pour conclure Madame CRESSON pense que la finance islamique est un moyen pour les PME françaises de trouver des fonds propres, c’est pourquoi Bercy modifie quelques textes. Encore faut-il qu’un fonds à Aboudabi puisse connaître l’existence d’une PME innovante en France alors qu’à Bercy personne n’est au courant !

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Bertrand TERREUX




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