Vivre est un village Vivre est un village 19 novembre 2023 11:35

@Cathy

BILLET DE BLOG 8 AVRIL 2020 Une adelphie ...

https://blogs.mediapart.fr/vivre-est-un-village/blog/080420/une-adelphie

Ce billet fait suite à mon billet "Ma bienveillance" 

Adelphiques, sœurs et frères dans la littérature française du xixe siècle,

textes réunis par Claudie Bernard, Chantal Massol et Jean-Marie Roulin

Paris, édition Kimé, coll. « Détours littéraires », 2010, 397 p.

Stéphane Gougelmann

Bibliographical reference

Adelphiques, sœurs et frères dans la littérature française du xixe siècle, textes réunis

par Claudie Bernard, Chantal Massol et Jean-Marie Roulin, Paris, édition Kimé, coll. « Détours littéraires », 2010, 397 p.

https://journals.openedition.org/litteratures/204?lang=en

(« L’Adelphie : stratégies auctoriales et constructions narratives »), l’adelphie est envisagée principalement comme source d’inspiration fictionnelle, matière à poétisation. Gisèle Séginger s’attache ainsi à montrer que Paul est présenté par Alfred de Musset comme une muse et une mère et que, d’une façon générale, la fraternité est « un modèle auquel comparer toute relation humaine », à tel point que Musset propose à Sand, en guise d’amour, « une camaraderie fraternelle ». Pourtant, dans l’univers sandien, il ne fait pas toujours bon vivre en Adelphie, comme le prouve Damien Zanone dans son étude sur le statut d’Hippolyte et de Caroline dans Histoire de ma vie. Le demi-frère et la demi-sœur sont « marqués et définis par des scènes d’exclusion », non seulement parce qu’ils s’éloignent, à des degrés divers, de Nohant, mais aussi parce qu’ils sont peu à peu rejetés en lisière du récit, comme si leur éviction narrative était pour l’écrivain condition d’accès à « la plénitude du sentiment de soi ». La transposition romanesque dans Les Frères Zemganno de « l’extraordinaire binôme charnel, spirituel et littéraire » construit par les frères Goncourt est également hautement révélatrice de la manière dont Edmond concevait sa relation avec Jules. Le décryptage que Claudie Bernard lui consacre est lumineux. Sur la piste de cirque décrite dans le roman se joue le théâtre intérieur du romancier et permet la catharsis. La complicité fusionnelle des deux acrobates traduit ainsi le caractère homophile et incestueux de la relation adelphique. On adhère à l’hypothèse selon laquelle la Tomkins – cette écuyère jalouse de l’amour que se vouent mutuellement les Zemganno et qui provoque l’accident de Nello – est l’allégorie de la syphilis qui a emporté Jules, de même qu’il paraît probable que l’écriture de ce roman cherche à ressusciter le frère perdu.


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