TchakTchak 29 décembre 2022 15:13

@Gaspard Delanuit

 "Savoir qu’on ne sait pas tout" n’est pas si courant car la pensée a tendance à remplir tout l’espace de la conscience sans laisser de vide, 

Là-dessus, on est d’accord, c’est pourquoi j’insistais sur la notion d’inconnu essentielle à nos schémas de pensées. Il reste des territoires physiques et mentaux inexplorés. Et le scientisme dans lequel on nous fait baigner vise à nier l’inconnu : ce qu’on ne comprend pas, ça n’existe donc pas. C’est même suspect, maintenant, de s’y intéresser : ça fabrique des Thomas Durand. Sans compter l’arrogance sous-jacente à tout s’approprier, à détruire l’altérité : la nature, ce n’est quand même pas la même chose que l’environnement. D’ailleurs les EELV n’aiment pas le mot "nature", alors qu’ils devraient en être les premiers gardiens en tant qu’écolos. Tandis que les gougnafiers des multinationales ne s’emmerdent pas à faire des publicités permanentes avec de la nature en veux tu en voilà. Bref, il ne reste plus grand chose pour notre mental.

Je retiens quand même le vide. Il n’y a pas de plein sans vide. Si tout n’est que plein, ça pète ou ça se détruit. Le vide nourrit autant que le plein. On devrait apprendre autant du vide que du plein.

 

La première fois qu’un enfant voit de la neige, il est confronté à l’inconnu, il est dans le moment présent.

Oui, ça c’est la magie de la première fois : la première fois la mer, la première fois la plage et le sable, la première fois la montagne, la première fois la soirée dansante, la première fois les vacances sans les parents, etc… Par définition, cette magie ne marche pas deux fois. L’enchantement est un aspect de l’inconnu. C’est aussi la vigilance : on prend des risques, on les calcule car on ne maîtrise pas ce qui se passe. Après, il reste les réminiscences, la contemplation, l’observation instinctive et le développement des intuitions : des apprentissages progressifs en schémas de pensées qui restent toujours ouverts, ou inépuisables.

 

Le concept n’a rien de mauvais en soi. Un humain sans concepts, c’est un bébé de quelques semaines, qui vit dans un chaos qui alterne juste entre l’excitation et le calme. Le concept, cela dépend de ce qu’on en fait, c’est l’outil de pensée. Ce n’est pas la même chose de dire qu’un marteau, il faut planter les clous bien droits avec, qu’il ne faut pas laisser les doigts à coté, que ça ne sert pas à taper sur les gens, et dire qu’un marteau, ça ne veut rien dire, c’est stupide, c’est vain.


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