@TchakTchak

La première fois qu’un enfant voit de la neige, il est confronté à l’inconnu, il est dans le moment présent. Puis il s’y habitue et peu à peu et on lui explique ce que c’est que la neige ; et alors il ne voit plus la neige, il la reconnaît. Le souvenir de la neige, la représentation de la neige, l’explication de la neige, le concept de neige, le mot neige, tous ses vieux trucs s’interposent entre son âme et le phénomène, parfois jusqu’à rendre le moment présent inaccessible. La pensée est un outil comparable à un miroir. Il n’y a pas de problème tant que ce miroir ne se prend pas lui-même pour la source de la lumière. "Savoir qu’on ne sait pas tout" n’est pas si courant car la pensée a tendance à remplir tout l’espace de la conscience sans laisser de vide, à se prendre pour le réel et à le remplacer par des mots, des chiffres, des formules, des algorithmes, des QRcodes.