ged252 1er juin 2022 14:01

Pour Henry et ses copains, le monde était une mine d’or. IL n’y avait plus qu’à y puiser. Le crime était leur lot quotidien et quiconque ne vivait pas comme eux, était considéré comme une proie. Ceux qui s’alignaient dans la file d’attente, espérant toucher leur petite part du gâteau américain, ne méritaient que le mépris : des imbéciles qui restaient à leur place, observaient les règles, étaient coincés dans leurs emplois de gagne- petits [..]

C’était des froussards , des étriqués, avec leur petits plans d’épargne retraite, des eunuques serviles qui attendaient sagement l’heure de mourir. Aux yeux des affranchis ces besogneux étaient déjà morts. Henry et ses copains avaient depuis longtemps renoncé à la sécurité et à la relative quiétude qu’apporte le respect des lois. A l’inverse ils s’épanouissaient dans le plaisir de les enfreindre. Ils vivaient sans filet. Ils voulaient l’argent, le pouvoir, et étaient prêts à tout pour parvenir à leurs fins.

De part leur naissance, ils n’étaient assurément pas de ceux qui pouvaient voir leurs désirs se réaliser. Ils n’étaient pas les gamins les plus doués du quartier, ils n’étaient pas issus des familles les plus riches, ils n’étaient même pas les plus accrocheurs. A la vérité, il leur manquait presque toutes les qualités requises pour réussir a satisfaire leurs appétits, excepté une : l’aptitude à la violence.

La violence était leur seconde nature. Ils se nourrissaient de violence. Casser le bras d’un homme, lui enfoncer les côtes à coups de tuyau de plomb ou l’abattre négligemment étaient des choses totalement admises. Des formalités. Leur pouvoir tenait à cette brutalité sans bornes et au fait que les gens connaissaient leur culte de la violence. On les savait capable de supprimer une vie avec la plus parfaite désinvolture, et paradoxalement, c’était grâce à cela qu’il leur était donné de vivre.

[...] Si quelqu’un excitait leur colère, les contredisait, les offensait, faisait obstacle à leurs projets, ou s’ils étaient simplement un peu contrarié, ils le faisaient toujours payer, . Et toujours de la même manière : la manière forte.

                 Les affranchis p 63


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe