ezechiel ezechiel 29 décembre 2019 02:08

@yoananda2 "1000 ans d’age des ténèbres scientifiques (à quoi bon la science puisqu’on a la bible — régression dans l’hygiène, pandémies) et spirituel (chasse aux sorcières)."

La science moderne telle qu’on la connaît aujourd’hui naît dans les universités catholiques dispersées sur toute l’Europe du Moyen-age.

Les sciences païennes, si on peut parler de sciences (mésopotamiennes, asiatiques, égyptiennes, grecques, romaines, perses, arabes, mayas, ...) étaient basées sur l’observation de la nature et de leurs Dieux magiques (Dieu du Soleil, de la Lune, de la Terre, du Vent, de la Mer, de la Forêt,..). La déification des phénomènes naturels empêche chez les penseurs la construction d’une méthodologie scientifique rigoureuse pour comprendre les lois de la nature, tout simplement parce que des Dieux ne peuvent être soumis à une quelconque loi physique ou mathématique. Les dogmes formulés restent donc empiriques.
La science se construit alors sur la magie et l’alchimie. Le monde aristotélicien des philosophes grecs repose essentiellement sur les quatre éléments (feu, terre, eau, air) composant le monde, les trajectoires rectilignes du monde corrompu sublunaire, et parfaitement circulaires dans le monde pur de l’au-delà, la théorie des humeurs en médecine (Galien, Hippocrate). Ces dogmes présentent des incohérences totalement irrationnelles du point de vue de la formulation mathématique et du raisonnement scientifique.
Plus foncièrement, le paganisme hérite du monisme, les Dieux et la nature ne forment qu’une seule et même entité, qui ne peut donc être soumise à des lois rationnelles et scientifiques.
Ce paganisme, qui freine le développement scientifique depuis des siècles, va être combattu de manière radicale par l’Église catholique.
Le 7 mars 1277, l’évêque de Paris, Étienne Tempier, condamne la doctrine d’Aristote en relevant "219 erreurs exécrables que certains étudiants de la faculté des arts ne craignent pas de traiter et de discuter dans les écoles".
Pour le physicien, chimiste, épistémologue et historien des sciences du début du XXème siècle Pierre Duhem, cette condamnation d’Étienne Tempier promulguée à l’Université de Paris marque le début du rationalisme scientifique :
"S’il nous fallait assigner une date à la naissance de la science moderne, nous choisirions, sans doute, cette date de 1277...Comprise comme une condamnation du nécéssitarisme grec, elle conduira nombre de théologiens à affirmer comme possibles, en vertu de la toute-puissance du Dieu chrétien, des positions scientifiques et philosophiques traditionnellement jugées impossibles en vertu de l’essence des choses...La notion d’un Dieu théologiquement puissant a libéré les esprits du cadre fini où la pensée grecque avait inclu l’Univers."

Au moyen-âge, l’Inquisition combat l’hérésie païenne, le druidisme, le paganisme, la sorcellerie et la magie, elle va alors représenter une étape fondamentale pour démystifier les sciences occultes. L’Inquisiteur Bernard Gui au XIII-XIVème siècle explique dans son "Manuel de l’Inquisiteur" que :
"La peste et erreur des sorciers, devins et invocateurs des démons revêt, en diverses provinces et régions, des formes nombreuses et variées en rapport avec les multiples inventions et les fausses et vaines imaginations de ces gens superstitieux qui prennent en considération les esprits d’erreur et les doctrines démoniaques."

Les universités catholiques qui dispensent l’enseignement scientifique et se construisent alors sur toute l’Europe occidentale, sont à la charge de théologiens, prêtres, chanoines, abbés, soeurs, ordres catholiques bénédictins, cisterciens, franciscains, dominicains,... dans la hiérarchie du Pape de Rome.
C’est l’unité catholique de l’Europe qui permet par exemple à un Nicolas Copernic d’étudier dans l’université de Cracovie dans le royaume de Pologne, puis dans celles de Bologne, Rome, Padoue, Ferrare en Italie.
Ou à un Nicole Oresme, évêque de Lisieux formé au collège de Navarre fondé en 1304 par Jeanne reine de Navarre, d’établir la loi fondamentale du mouvement rectiligne uniformément accéléré, à savoir que si la vitesse à l’instant zéro est nulle, la distance parcourue est proportionnelle au carré du temps.


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