maQiavel maQiavel 31 août 2019 18:09

Cette histoire prend des tournures hilarantes. On connaissait les abjurations et les autocritiques sous l’inquisition et les régimes totalitaires. Dans le premier cas, les aveux étaient obtenus sous la torture, dans le second cas la menace suffisait pour soumettre le condamné. Là avec les régimes libéraux on passe au stade supérieur : le sujet doit intérioriser au plus profond de lui-même son erreur, il n’y a pas besoin de décrire ses actes ignominieux ou de lui faire lire des discours prérédigé par le pouvoir ou il admet sa traitrise, non, dans nos contrées le condamné s’exécute sans qu’on ne lui demande rien, c’est en quelque sorte spontané.

Yann Moix à « On n’est pas couché » : « Le jeune homme que j’étais, je lui cracherais dessus aujourd’hui. » Et il enchaîne, la voix chevrotante : « Je demande pardon à Bernard Henry-Lévy, et à tous ceux que j’ai blessés du plus profond de mon être. Pardon pour ces bandes dessinées. Je n’avais pas les épaules assez larges pour me suicider physiquement alors je me suis suicidé moralement. J’ai un dégoût de moi-même, ce raté, cet être méprisé et méprisable. Je me vomissais. Je suis un lâche. J’ai été une ordure. Mais j’ai essayé de m’arracher de ce trou noir, de ce cauchemar grâce à des gens lumineux comme BHL qui m’ont permis de me construire intellectuellement. J’ai essayé de me racheter toute ma vie, de combattre la xénophobie. Je suis désolé pour tout ce que j’ai fait. »

MDR smiley smiley


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