maQiavel maQiavel 3 avril 2019 18:12

Ce que tu dis sur le protestantisme et le puritanisme est très intéressant même si je crois que c’est à nuancer. On fait classiquement du protestantisme la matrice de la modernité, ce qui est faux. Il y’a deux temps dans le protestantisme pour simplifier à l’extrême :

-Un ancien protestantisme qui est loin de prôner la tolérance et la liberté de conscience et qui consacre la supériorité des vérités ecclésiales sur l’interprétation personnelle de la Bible. Le dogme du sacerdoce universel vise à forger le peuple chrétien que l’Église catholique n’est pas parvenue à discipliner. Rien n’est donc plus « antimoderne » que le premier protestantisme. La confession protestante qui va le plus loin dans cette logique est le calvinisme qui se montre l’ennemi de tout individualisme ou de tout relativisme dogmatique et moral et qui va se structurer en réaction à l’humanisme érasmien qui privilégie une réforme « douce » et « éclairée » de l’Église contre la réforme protestante qu’il juge trop extrême

-Un néoprotestantisme d’essence libérale qui émergera plus tard et qui associe liberté de conscience, pluralisme religieux et remise en cause de l’institution ecclésiastique et qui va prendre peu à peu le pas sur le protestantisme ancien.

Le protestantisme n’est donc pas à l’origine de la modernité, il s’est au contraire modernisé et c’est dans le monde calviniste qu’il a trouvé ses ennemis les plus acharnés. Le courant puritain est issu du calvinisme et a structuré la culture américaine comme aucune autre culture.


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