Joe Chip Joe Chip 6 mars 2018 17:17

@Gaston Lagaffe

Logique : y’a plus besoin des centaines de millions de consommateurs de la classe moyenne occidentale pour faire tourner le système grâce à la financiarisation, aux nouveaux marchés et aux gains de productivité permis par les évolutions techniques.

Donc pourquoi continuer à fournir une éducation digne de ce nom à des gens qui sont voués à consommer de la merde, regarder de la merde et penser de la merde ?

Mais de l’époque d’où je viens (années 70) la vie me semblait plus facile, je ne dis pas qu’elle l’était, la perception générale était beaucoup moins conflictuelle et semblait moins hypocrite qu’aujourd’hui, ce qui n’était peut être pas le cas, c’est simplement des souvenirs de ma perception d’enfant naïf, mais les rapports sociaux me semblaient beaucoup plus courtois et simples à comprendre

Les années 70 seront à jamais un paradis perdu pour beaucoup de personnes car elles correspondent à ce moment rare où la majorité de la population profitait encore de la croissance économique des 30 glorieuses et des nouvelles libertés individuelles (sexualité....) alors que les structures sociétales traditionnelles étaient encore en place, en tout cas dans la vie quotidienne. Les repas de famille, les groupes de potes, la solidarité naturelle, la politesse, etc... donc on cumulait les bons côtés de l’ancien monde avec le confort matériel apporté par la société de consommation sans encore avoir eu à goûter tous les mauvais côtés de cette dernière... à part les ouvriers de certaines industries, mais bon, faut dire ce qui est, tout le monde s’en foutait à l’époque. 

En outre, les écarts de rémunération n’avaient pas encore explosé, donc il y avait encore ce sentiment d’égalité diffuse qui entretenait le fantasme d’une prospérité sans fin et d’une richesse équitablement répartie entre tous...

C’est là qu’il faut avoir le courage de sortir de la vision rose bonbon de l’enfance et du passé réinterprété. On était content parce que l’on était riche, à l’aise, entouré, et que l’on pouvait consommer comme des porcs et s’amuser sans trop avoir à penser aux lendemains qui chantent (ou déchantent) mais en fait tous les éléments de la crise actuelle se mettaient en place les uns après les autres : le chômage de masse, le déclassement, la pollution, l’individualisme... 

Pire, on a commencé à mettre au rebut toutes ces structures traditionnelles qui devenaient malgré tout pesantes au quotidien et nous empêchaient de nous consacrer à nous-mêmes et à nos multiples activités. 

Comme le fait remarquer Attali, on a beaucoup perdu, presque tout perdu en fait, mais on a gagné le droit de choisir. Choisir sa vie, sa famille, ses partenaires sexuels, etc... à moins que cela ne soit qu’une illusion ? 


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