Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 25 juillet 2015 17:36

@Éric Guéguen
"Voilà tout l’intérêt de remettre à chaque fois la nature dans l’équation politique."

 

La question essentielle demeure : à quel moment la nature doit-elle être une source d’inspiration ou même de justification de nos choix politiques et à quel moment ne peut-elle pas être un modèle... et qu’est-ce qui justifie cette ligne de démarcation ? Je ne dis pas que ce problème est insoluble, je dis qu’il faut le résoudre. Sinon, chacun pourra tirer la nature de son côté pour "naturaliser" ses options idéologiques : dans un cas, ce sera la "loi" naturelle du plus fort, dans un autre cas ce sera la société naturellement totalitaire des fourmis, ou encore l’homosexualité "naturelle" des dauphins ou même les partouzes "naturellement" incestueuses des bonobos, etc. 

 

Donc "remettre à chaque fois la nature dans l’équation politique", d’accord ! Mais à condition de remettre aussi l’humanité dans l’équation naturelle. Une fois qu’on a dit que l’homme sans la nature perd sa propre nature (ce qui est vrai), on n’est guère plus avancé que lorsqu’on a dit qu’il n’y a pas d’homme naturel (ce qui est vrai aussi)

 

Il s’agit donc d’affirmer exactement ce qu’on pense être une juste relation entre l’homme et la nature et de dire ensuite en quoi elle consiste dans ses applications. La question ne se pose d’ailleurs pas qu’en politique, elle est aussi fondamentale en médecine ou en éducation. Qu’est-ce qui doit (ou peut) rester naturel en l’homme et qu’est-ce que l’homme peut (ou doit) humaniser dans la nature ? Et pour le dire clairement, je pense que c’est LA question de notre temps. La civilisation qui vient sera fondée sur cette question ou ne sera pas. 


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