maQiavel maQiavel 7 décembre 2014 18:23

Salut Nicolas, merci pour ton commentaire qui pose la question de la légalité de l’attaque (ou même de la guerre) préventive.

Je suis tout à fait d’ accord avec le fait que l’attaque de Pearl Harbor n’était pas un false flag, c’est ce que j’ai expliqué plus haut.

Mais je suis en total désaccord avec le reste, qui s’article autour de cette idée « Toute attaque préventive est interdite ».

Interdite par quoi et qui a la force de faire respecter cette interdiction ? Tu dis «  le mot "préventif" ne fait pas parti de la justice », mais de quelle justice parles –tu ?

Je vais aller droit au but : mon approche des relations internationales est réaliste, ce qui explique que je ne crois pas en l existence d’une justice internationale idéalement neutre, elle sera toujours arbitraire et découlera des rapports de force qui sont eux bien réels.Je vais expliquer pourquoi en opposant la perception réaliste et idéaliste des relations internationales.

Pour les idéalistes les relations entre Etat sont (ou devraient) être régit par le respect d’ un système de valeurs morales absolu et universel devant gouverner les actions des acteurs dans les relations internationales. Je ne crois pas, à tort ou à raison, en cette représentation des relations entre Etats. Je ne pense pas que ce sont les grands principes moraux et des règles morales abstraites qui régissent les relations internationales mais les intérêts et les rapports de force.
Le système international est animé par une dynamique que l’on pourrait qualifier de « pseudo-Darwinienne », c.à.d. que les entités qui le constituent sont en compétition constante, ce qui n’exclut pas la coopération qui est bien évidemment centrale et qui existent puisque les intérêts  convergents ne manquent pas, c’est ce qui explique l’existence d’alliance.

Le principal objectif poursuivi par un État dans ce contexte ultra compétitif est la recherche de la survie, et donc sa propre sécurité est garantie par la puissance. Cela implique que les États doivent augmenter leur propre puissance pour assurer leur défense et leur propre survie face à d’autres États potentiellement hostiles et plus puissants.
De là, les acteurs du contexte international, pour garantir leurs intérêts de puissances, ne fondent pas leurs actions sur de grand principe moraux. Cela ne signifie pas que toute morale est évacuée pour autant, elle existe et elle fait partie de la force politique, çàd de la capacité d’une puissance à agit sur les autres puissances, soit pour leur imposer ses valeurs morales, les soumettre à son influence, soit à l’inverse pour refuser les valeurs d’une puissance dominante et résister à ses commandements !

En d’autres termes, la morale est un outil politique pour parvenir à ses fins, mais la fin justifie les moyens. Je n’entrerai pas ici dans le débat de savoir si la morale comme un absolu universel existe ou non, je ne fais que constater que depuis l’émergence des premiers Etats, des acteurs politiques font référence à des morales (différentes les unes des autres) dans cette logique instrumentale de puissance et ils n’hésitent pas à violer ces principes moraux si cela est nécessaire pour leur puissance.

J’aimerai que les choses en soient autrement mais il n’en est rien et je ne prends pas mes désirs pacifistes et d’harmonie internationale pour des réalités.

L’ordre international n’a pas d’arbitre qui soit neutre et impartial. Et lorsque cet arbitre émerge, il n’est ni neutre ni impartial : certains États peuvent atteindre une telle puissance qu’ils rendent l’influence des autres États quasiment nuls. La puissance même de l’hégémon implique qu’il aura un intérêt dans tout conflit et par définition, en jouant le rôle d’arbitre, il défendra avant tout, non une conception de justice fondé sur une morale mais ses intérêts. 
Il s’en suit que ces institutions jouant le rôle d’arbitrage seront fatalement destinées à être au service des puissants.

Donc la question n’est pas de savoir si l’attaque préventive est interdite ou non mais de savoir si elle est utile ou non. Les japonais l’ont jugé utile et les américains en ont eu connaissance et ont laissé faire. C’est tout ce qui compte !


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