ffi 3 juin 2014 19:32

MaQ :
1°) Une société politique viable, c’est une religion.
On ne peut pas marier la carpe et le lapin bien longtemps.
Une cité divisée par elle-même périt.
 
2°) Personne ne produit les principes d’une société. Ils ont été donnés au départ de ladite société.
 
3°) Toute action sur le monde nécessite de la Force. Les hommes ne sont pas des Dieux et leur verbe ne suffit pas à produire le monde. Mais la Force ne suffit pas non plus. L’acte vient de la rencontre entre une force et une volonté. Une force sans volonté est inactive, de même qu’une force motivée par une volonté déréglée réalise n’importe quoi et s’affaiblit. De plus, l’art de la persuasion permet de coaliser les forces.
 
4°) Un corps politique se règle par des lois et autres raisons morales, qui font figure de volonté générale, et des gens d’armes, qui font figure de Force générale. Les lois et raisons morales ne sont applicables durablement que si elles sont acceptées, c’est-à-dire compréhensibles par la communauté politique, ce qui implique que ladite communauté partage un socle de principes communs. De plus ce qui fait figure de volonté générale ne peut pas changer tous les quatre matins, une volonté se doit d’avoir de la constance, et les gens ont besoin de savoir où ils vont.
 
5°) J’entends bien que tout type de société a été d’une certaine manière imposé. Prenons l’exemple de Charlemagne, qui créa un empire chrétien. Avant lui, la société chrétienne était moins étendue, et il a en particulier brisé la résistance des Saxons en Allemagne. Cette zone de l’Allemagne a donc subit, via Charlemagne un changement de société, un peu comme les Gaulois ont vécu un changement de société après la conquête de César. C’est comme un changement de phase thermodynamique : l’agencement social prend une nouvelle forme. Cela dit, notez que ce n’est pas Charlemagne qui a inventé la Bible. En tant qu’autorité politique, il a choisit : voici les principes politiques que nous allons suivre collectivement.
 
6°) Remarquez maintenant qu’il y a une petite nuance entre "fonder une société PAR la force" et "fonder une société SUR la force".
 
Dans le premier cas, la force est un moyen de créer la société, pendant une période de transition, comme après l’effondrement de l’Empire Romain. Ensuite, la force est le moyen de conserver ladite société, en y faisant respecter les lois fondamentales et en y réprimant les déviances. Mais le rapport politique normal d’une société est l’échange des points de vue, le débat, la négociation, le tout de manière policée et ordonnée.
 
Dans le second cas, "fonder une société SUR la force", c’est poser en principe que les rapports normaux dans les sociétés reposent sur la force. Ceci est évidemment une société en guerre perpétuelle. Je ne donne pas longtemps à ce genre de société pour subsister tant elle est barbare pour ses membres : ils la saborderont eux-mêmes, voire ils se suicideront collectivement d’une certaine manière pour y mettre fin.


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