
LA FIN D’UN MONDE… toute une histoire.
Au commencement de notre ère, la philosophie de l’homme qui avait étouffé la science de la Femme avait fait naître un tel malaise dans les esprits que partout on attendait un retour à la raison primitive.
La résurrection de la Déesse, qu’on espérait, devait faire cesser la domination de l’homme perverti. C’est en ce sens qu’on annonçait « la fin du monde » ; on entendait par là un changement de régime social.
Rappelons que le terme « Déesse » désigne le nom générique de toutes les femmes supérieures et qui n’indiquait alors que les qualités morales inhérentes à la Nature du sexe féminin ; rien de surnaturel.
Cette attente était devenue générale, quoique les hommes ne la comprissent pas dans le même sens que les femmes, qui les premières en avaient parlé. Les hommes répétaient les mots, les phrases, qui étaient courants dans les conversations, et prenaient pour eux ce qui avait été dit pour l’autre sexe, d’autant plus que la corruption, qui grandissait avec le despotisme, faisait perdre à la femme son autorité morale.
Tous les auteurs du temps étaient hantés de la même idée.
Lucrèce annonce la fin du monde comme prochaine.
Sénèque en dit autant, et il annonce que cette humanité condamnée va faire place à une autre plus innocente et plus heureuse, du moins pour un temps.
Virgile annonçait une ère de paix et de félicité à laquelle devait présider un « fils des Dieux », c’est-à-dire un régénérateur béni par eux dès sa naissance, qui établirait la paix universelle et avec qui naîtrait et grandirait l’âge d’or.
On retrouve dans Virgile les idées d’Isaïe. Dans une églogue, il est dit :
« Une nouvelle série de siècles va commencer : voici venir une Vierge, une nouvelle création descend du ciel. »
L’âge de fer est fini et nous allons revoir l’âge d’or.
Qui sera ce sauveur ?
Du temps des Eglogues, c’était « le premier enfant venu de noble race à qui il plaisait à un poète de prédire une belle destinée ». Puis, du temps des Géorgiques, ce fut Octave. « Ah ! Que ce noble jeune homme vienne enfin au secours du monde détruit ! Ne lui refusez pas cette gloire. »
Le Sunnite croit que son Mahdi, prophète inspiré, doit vaincre l’Antéchrist, et fonder l’empire universel.
Le Chiite continue à croire à l’incarnation future de l’Imam.
Les femmes s’en mêlaient ; des inspirées vivaient dans une exaltation prophétique qui dura pendant toute la crise religieuse qui enfanta le Christianisme.
Rome était pleine de gens qui prophétisaient. On attendait la fin de la terre, soit par le feu (fin physique), soit par un déluge suivi d’une régénération.
Les métaphores par lesquelles on avait annoncé la fin du monde avaient été mal interprétées. Ainsi, quand les prophètes avaient dit que les fondements de la terre allaient s’ébranler, cela s’appliquait aux institutions sociales qui allaient être attaquées et détruites, et non au globe terrestre et à ses conditions physiques.
Quand ils avaient dit que le soleil, la lune et les étoiles allaient s’obscurcir et s’éteindre, cela se rapportait aux lumières de l’intelligence comparées aux astres du ciel et qui (suivant l’expression antique) allaient être mises sous le boisseau par l’homme pervers.
Et c’est bien ce qui se produisit (et qui se produit encore), puisque les conquérants qui arrivaient au pouvoir avaient toujours pour premier soin d’étouffer la pensée, souvent même de faire brûler les livres dès qu’ils prenaient possession du trône.
Toutes les métaphores annonçaient le renversement du « monde intellectuel » et le règne de la brutalité.
Cérinthe, Juif d’Antioche, avait inventé le millénarisme ; il annonçait la fin prochaine du monde et le retour du Christ sur la terre, pour y exercer sur les justes un règne temporel de mille ans, pendant lequel les saints jouiraient ici-bas de toutes les voluptés sensuelles. C’était la doctrine de Krishna mal interprétée, intervertie, donnant au sexe masculin les immunités du sexe féminin.
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