Le fou de T'chou Po-houen Wou-jen ???? 8 août 2015 16:34

@ gaijin
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Oui tout à fait d’accord avec toi sur la définition du sacré. Autant pour moi ! J’avoue que j’ai un peu tilté sur la définition, mais j’ai pris... je suis surement allé un peu vite en besogne. C’est aussi pour ça que j’ai fais une nota benne pour mentionner celle de Mircea Eliade... Il va falloir que je creuse cela.
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Mon exemple avec le pillage de la tombe de Guodian n’est pas forcément très significatif. Dans le cas que je cite, il s’agit probablement de "pilleurs de tombes" tout ce qu’il y a de plus basique. En effet, des lattes de bambous en très mauvais état ont été peu de temps après vendues au marche noir de Hong-Kong. Une partie est allée au musée de Shanghai, l’autre partie partagée entre les facs de Beida et de Qinghua à Pékin. Les facs qui ont des gros sous quoi... Ces lattes viennent probablement de la tombe de Guodian.
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Les pillages par les "gentilshommes", généralement, on n’en entend pas parler...
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Il existe une littérature très abondante sur le sujet gaijin (livre et articles), après, c’est généralement écrit par des chercheurs pour des chercheurs, qui s’intéressent, et essayent de comprendre la Chine ancienne, pré-impériale. Je ne sais pas si tu vas pouvoir trouver ton bonheur... Tu peux aller sur jstor.org et tapper Guodian, ou autre chose, il y a de la matière. Tu as le droit à trois articles en consultation à la fois, sans payer (il faut s’enregistrer). Sinon sur academia.edu... Je ne vais pas entrer dans les détails, ça n’en finirait pas, mais ce qu’il y a à retenir en gros, c’est que le texte du Laozi découvert est beaucoup moins virulent envers les "confucianistes" que dans le texte transmis. D’ailleurs la tombe contient aussi bien des textes confucianistes que taoïstes. La classification de ces appellations, ainsi que d’autres traditions (comme les légistes, dont la doctrine est très croustillante) n’intervient en effet qu’après la fondation de l’empire. Donc, c’est un peu une ineptie de parler avec ces -isme à une époque où la classification n’était même pas établie... 
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Il y aurait d’autre part tant à dire sur les découvertes archéologiques qui ont été réalisées depuis un siècle en Chine, c’est tout simplement é-n-o-r-m-e... Imaginez une langue hiéroglyphique, oraculaire de surcroit, écrite sur des écailles de tortue, qu’on ne connait que depuis 100 ans, et dont on n’a jusqu’à aujourd’hui "réussi" à ne déchiffrer que le tiers... mais c’est un autre sujet ! Ici, ce sont les pyramides.
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Après, pour alimenter la critique, je peux mentionner un fait, que je n’explique pas encore, et qui me turlupine un peu. Le concept central des croyances régissant la Chine ancienne tourne autour de ce qu’on appelle le Ciel, en chinois tian ?. Ou Heaven en anglais. Pour les chinois de l’époque, l’idéal c’est de conformer leur conduite, leur manière de vivre sur le "Ciel", ou sur le "mandat céleste", dont le représentant légitime est le Roi, appelé "Fils du Ciel". Bon, vous voyez le tableau. Ce qu’il y a d’intrigant, c’est que la graphie de l’inscription oraculaire de la dynastie Shang (1570-1045), et l’inscription sur bronze datant des Zhou (1045-256) pour "le Ciel" indique un bonhomme, avec deux bras, deux jambes, et une tête qui est d’abord ronde, puis carrée (un chercheur affirme que le carré fait référence à une forme géométrique que l’on retrouve à travers les étoiles du pôle céleste). Ce qu’il y a de surprenant, c’est que la graphie première du caractère n’a rien à voir avec ce que l’on s’imagine quand on traduit le terme par "Ciel", ce que tout le monde est d’accord pour traduire comme ça depuis deux-mille ans. Incroyable non ?
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Après, c’est plus compliqué que ça en vrai, puisque cette entité ultime de la dynastie Zhou est une réinterprétation du Di des Shang, mais bon, je vous passe les détails ça n’en finirait pas. 


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