
LE LIVRE NOIR DE JEAN ROBIN (ou ROBINOSCOPIE)
7ème
épisode :
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Le pouvoir socialo-cégéto-marxiste
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Les puissants hélicoptères aux couleurs du Front de Gauche se détachent dans le ciel azuré. Ils tournent au-dessus du siège imposant de la CGT, comme des abeilles autour de la ruche, et finissent par se poser au sommet de la tour, dans un vacarme assourdissant. Le gratte-ciel ultra-moderne, situé en plein cœur du quartier de la Défense, domine la plaine et écrase les tours voisines par sa majesté. Les pales d’hélicoptères continuent à tourbillonner, menaçantes comme des faucilles et des marteaux. Les cadres du Front en descendent. Costumes sombres, attachés-case, lunettes noires mais cravates rouges. Le personnel discipliné déploie une haie d’honneur. Les haut-parleurs font retentir l’Internationale, les poings se lèvent, on agite des drapeaux de la CGT et du Front de Gauche. Les cadres dirigeants s’engouffrent dans le bâtiment.
La salle de réunion est spacieuse. L’horizon dégagé, la vue imprenable : on distingue de nombreuses tours, d’allure modeste, abritant des sièges sociaux de multinationales et de banques d’affaire. Autour de la table, les cadres semblent soucieux et les discussions sont animées. C’est alors que Jean-Luc Mélenchon et Thierry Lepaon, habillés d’élégants costumes Versace, le cigare aux lèvres, pénètrent dans la salle. Le silence se fait, les cadres se lèvent. Les deux hommes s’installent en bout de table. Jean-Luc Mélenchon prend la parole, la mine sombre.
- Mes camarades marxistes, vous êtes au courant de la situation. Vous savez que l’heure est grave. Je n’irai donc pas par quatre chemins.
Il appuie sur un bouton de télécommande. Un immense écran de télévision ultra-moderne intégré au mur du fond s’allume. On reconnaît le journaliste intelligent Jean Robin, invité à une émission de France 2, diffusée la veille. Autour de la table, les mâchoires se contractent, les regards jettent des éclairs. On entend le journaliste qui donne son avis sur la politique française :
- Il faut organiser une nouvelle nuit du 4 août, afin de dépouiller la France CGT de tous ses privilèges qui écrasent le reste du peuple. Six millions de personnes font travailler 25 à 30 autres millions, la minorité dicte sa loi à la majorité, tout en appauvrissant le pays, et cela ne peut tout simplement plus durer.
L’assemblée est agitée de soubresauts. Pleurs, crises de nerfs, malaises. Des cadres pris de convulsion sont évacués par le personnel.
- Mes camarades, je sais que la
situation est délicate mais ne nous laissons pas déborder par
l’émotion. Vous vous dites : « Ce journaliste est parvenu à
passer entre les mailles du filet médiatique, qui est pourtant sous
nos ordres. Puis il a eu le temps de développer une fine analyse de
la domination marxiste en France. Il a réussi à déjouer notre
tentaculaire propagande de gauche. »
Il écume de
rage.
- Et vous vous demandez si cela ne risque pas d’éveiller
les consciences dans le pays. Va-t-il fédérer un mouvement
anti-marxiste, d’ampleur nationale ? Eh bien je vous l’affirme haut
et fort : non, camarades ! Nous allons déployer nos forces !
Notre emprise sur le pays ne faiblira pas. Notre oligarchie
socialo-communiste est trop puissante.
Il appuie sur un bouton.
Aussitôt, les portes s’ouvrent et une cohorte de journalistes font
leur entrée. On aperçoit Jean-Pierre Elkabbach, Arlette Chabot,
David Pujadas, Laurence Ferrari, Laurent Joffrin, Éric
Zemmour, Nicolas Demorand, Jean-Pierre Pernaut, Alain Duhamel,
Jean-Michel Aphatie, Christophe Barbier (avec l’écharpe rouge, mais
aussi le bonnet de la CGT), etc.
- Installez-vous, camarades. Bon,
je ne vous fais pas un dessin : la situation est tendue. Ce qui s’est
passé hier soir est inadmissible.
Les journalistes regardent leurs
chaussures.
Arlette Chabot intervient : « C’est clair
que Frédéric Taddeï est allé trop loin. Je viens de le virer. La
liberté d’expression, d’accord ! Mais pas au point de dénoncer
le pouvoir marxiste en place... Il y a des limites. »
Jean-Luc Mélenchon poursuit :
- Jean Robin était également confronté à Arlette Laguiller, sur le plateau. Voyez l’extrait :
Arlette Laguiller : - Je m’adresse aux travailleuses, travailleurs, amies, amis, camarades, camarades. La droite est au service du grand patronat et de la bourgeoisie...
Jean Robin la coupe :
- La
gauche a absolument tous les leviers de pouvoir. Elle laisse pourrir
des grèves aussi inutiles qu’insupportables et illégitimes.
Difficile de défendre ces preneurs d’otages de la SNCF, ces
privilégiés ultra-minoritaires qui font chier des dizaines de
millions de Français pour leurs avantages acquis. En Angleterre,
Thatcher avait maté les syndicats qui prenaient le pays en otage.
Mais ici les réactionnaires restent aux manettes, et les
réactionnaires c’est la gauche. La gauche est anti-capitaliste et
anti-libérale, donc elle est contre le progrès. L’antilibéralisme
est un paupérisme. Le libéralisme est social, le socialisme est
anti-social. Ce sont des dominants, l’ultra-gauche
socialo-communiste, qui sont la cause de tout ce merdier. La gauche
est électoraliste, démagogique, laxiste, preneuse d’otages. La
gauche est complice des 100 millions de morts du communisme. La
gauche défend une caste d’ultra-privilégiés, minoritaires, qui
emmerdent tout le monde et prennent tout un pays en otage pour ne pas
avoir à bosser autant que les autres Français....
Dans la salle,
les cadres écoutent, fascinés par le charisme et l’éloquence du
tribun. Jean-Luc Mélenchon coupe le son :
- Bon, je ne vais pas tout passer, il
développe pendant encore quarante minutes. J’ai eu Arlette Laguiller
au bout du fil. En larmes. Elle me confiait : « Il est imparable, ce
type ! À chaque phrase,
il fait mouche ! Un orateur né, doté d’une culture incroyable. Je
n’ai pas pu en placer une pendant l’émission. Son discours est
béton, trop structuré, trop nuancé. Ça
m’a sciée ! » Depuis, elle est prostrée. En dépression
aiguë.
Il serre les mâchoires.
- Mesdames et messieurs les journalistes, vous avez compris le message : censure totale pour cet électron libre. Son analyse est trop fine. La profondeur de son jugement est une menace pour le fonctionnement étatique. Si le peuple l’entendait une fois de plus, ce serait un choc. Il faut que la toute puissante CGT le fasse taire (il échange un regard avec Lepaon.) J’ai donné mes ordres à tous les patrons de banque (il désigne les tours, à l’extérieur). Ainsi qu’à tous les énarques. Tous les grands Corps de l’État. Et la magistrature. On va l’isoler, socialement, ce salaud anti-communiste. [Il se lève, brandit le poing.] Mes amis, reserrons les rangs ! Ne nous laissons pas déposséder de nos privilèges ! Défendons l’oligarchie marxiste, mes camarades !
Standing ovation. Applaudissements
nourris. Les haut-parleurs diffusent l’Internationale, on chante, on
lève le poing, on se donne l’accolade.
Jean Robin avait-il pris la pleine mesure de la lutte à mort qu’il venait d’engager, contre le vrai pouvoir en France ? Sans nul doute. La nature avait donc su se montrer généreuse : le journaliste intelligent n’en était pas moins un journaliste courageux.
Archives :
1er
épisode de la Robinoscopie : Jean et Akila
2ème
épisode de la Robinoscopie : Le JT Intelligent
3ème
épisode de la Robinoscopie : L’interview de Jean Robin à
Imposteur-magazine.fr
4ème
épisode de la Robinoscopie : Le dîner de cons
5ème
épisode de la Robinoscopie : La
vidéo noire
de Jean Robin
(Ou : accès direct à La
vidéo noire de
Jean Robin,
sur Youtube)
6ème épisode : Le test du QR (Quotient Robinien)
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