
Meyer Habib appelle à un nouveau rassemblement mardi, à 14 heures, jour du vote officiel.
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France : climat tendu et journalistes non grata à la manif pro-israélienne
Il est un peu plus de 12 heures lorsque le bal des
camionnettes blanches commence. Une, puis deux, puis trois. A
l’intérieur, des pancartes directes : « Hamas+Fatah = Etat terroriste »,
« Jérusalem, Toulouse, Bruxelles, les islamistes sont partout », « On a une
dictature de plus au Moyen-Orient ».
Quelques minutes après le débat à l’Assemblée vendredi sur la résolution
reconnaissant l’Etat palestinien vendredi, la pression monte aux
abords du Palais Bourbon.
Plusieurs organisations juives ont appelé à manifester place Edouard-Herriot.
Parmi elles, « Siona », « France-Israël », « le Bureau national de vigilance
contre l’antisémitisme » (BNVCA), ainsi que les franges les plus
radicales telles que « la Ligue de défense juive » (LDJ) et « le Betar ».
« Le Conseil représentatif des institutions juives de France » (Crif) a
décidé pour sa part de ne pas s’associer à cet élan. Contacté par
Libération, son président, Roger Cukierman, explique « qu’il faut du
calme, du dialogue et de la négociation ». Il déplore « qu’une partie de
la communauté soit si prompte à sortir dans la rue à chaque occasion ».
« Le PS veut importer le conflit »
Vers 13h15, alors que la foule croît faiblement, Kenzo Tribouillard, le
photographe de l’AFP, est violemment pris à partie. Un homme, la grosse
trentaine, crâne rasé et lunettes de soleil sépia, exige sa carte de
presse. Il n’est ni policier, ni membre de l’organisation. Le
photographe accepte sa requête à la seule condition que l’homme délivre
son identité en retour. Il n’en fera rien et décide même « de sortir »
Kenzo Tribouillard de la place Edouard-Herriot avec le renfort de
quelques jeunes gantés, en kippas, et très vindicatifs.
Quelques secondes plus tard, c’est au tour de l’équipe du service vidéo de l’AFP d’être éjectée.
Les autres médias présents subissent une opération de filtrage un peu étrange.
Sans que l’on ne sache bien pourquoi, Libération est autorisé à rester
après quelques questions sur le soutien éventuel du journal au Hamas…
Dans la foule, les discours ne sont pas plus modérés. Une dame blonde,
la soixantaine, crie : « Non au terrorisme. Guigou dégage, Guigou salope ».
Sa voisine tempère : « Ne versons pas dans les insultes, mais, c’est
vrai, les terroristes sont chez nous. Le PS veut importer le conflit
israélo-palestinien. Rappelez-vous les slogans "Morts aux juifs"
entendus cet été à Barbès ».
Au micro, deux députés font un tabac. Le franco-israélien de l’UDI,
Meyer Habib, et l’UMP Claude Goasguen. Le premier s’essouffle :
« Jérusalem est une ville juive depuis 3000 ans. Reconnaître l’Etat
palestinien, c’est reconnaître le Hamas puisqu’il en fait partie. La
France a choisi le camp des jihadistes, d’Al-Qaeda. Je pense à Hervé
Gourdel, assassiné lâchement ». Goasguen renchérit : « Le PS joue avec la
sécurité des juifs de France. La montée de l’antisémitisme est réelle.
Cette résolution va attiser la haine ».
Après une Marseillaise et quelques accolades, les 250 personnes se dispersent.
Meyer Habib appelle à un nouveau rassemblement mardi, à 14 heures, jour du vote officiel.
Au même moment, la « LDJ » assumait sur son compte Twitter l’exclusion des
journalistes de l’AFP : « Suite au traitement honteux de l’attentat de la
synagogue de Jérusalem, les journalistes AFP ont été sortis de la
#ManifAssemblée ».
Source : Libération
http://www.french.alahednews.com.lb/essaydetails.php?eid=13476&cid=296#.VHq7f8mc1-B
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