maQiavel maQiavel 1er octobre 2014 17:35

Concernant l’extrait numéro un et l’analyse qui suit :

Je suis totalement en accord avec le propos de Michel Onfray sur Platon, Diogène et le pouvoir et je suis en accord avec l’analyse de Jonathan Sturel selon laquelle  Michel Onfray est lui-même un homme de pouvoir car a une position bien établie aujourd’hui dans les médias. La corruption du pouvoir dont parle Onfray et qui est à mon sens tout à fait exacte pourrait très bien concerner sa propre personne, qui pour passer dans les médias, doit en accepter les codes.

Mais là ou je ne suis pas d’ accord avec Sturel, c’est quand il énonce comme énormément de personnes que le pouvoir n’est plus ce qu’il était il ‘y a 2000 ans et il n’est plus ce qu’il était il y’ a 50 ans. Il se rattache donc à ce discours selon lequel la modernité a tout changé dans la pratique politique, que nous faisons face à un monde nouveau et inédit.

Je réponds à cela que le pouvoir politique n’a pas changé depuis l’ émergence du néolithique , ce qui change , c’ est son expression , ses symboliques , ses attributs … bref , sa forme. Le fond lui est toujours le même.

C’est dommage car c’est ce qui à mon sens affaiblit la critique. La description du pouvoir médiatico-culturel que fait Jonathan Sturel est tout à fait juste, il ne voit simplement pas que ce pouvoir correspond précisément au pouvoir religieux des anciens Etats.

Les médias sont les temples d’aujourd’hui dans lesquels une caste de prêtre, les journalistes, fabriquent l’opinion, et que les princes et leurs collaborateurs doivent prendre en compte pour gouverner (ou pour accéder au principat) et ainsi manipuler les masses pleines de superstitions, de crédulité, de présupposés moraux qu’ils entendent instrumentaliser à des fins politiques.

Le pouvoir a toujours été diffus, nous ne sommes pas à une ère qui change radicalement les principes fondamentaux de la politique : les princes pour gouverner ont besoin de collaborateurs dont il est dépendant et qui dans les faits incarnent aussi le pouvoir qui passe ainsi aux mains de puissants, détenteurs de principes de puissance différents (religieux, bureaucratique, juridique, économique etc.), qui forment un réseau d’interdépendance à l’origine des décisions politiques.

Je pense que cette critique aurait été encore plus subversive ainsi : Onfray, le philosophe athée se revendiquant de Démocrite ou de Diogène fait partie dans notre société moderne … de la caste des prêtres.


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