
@MaQiavel1983
Intro : (et répondre à mes propres
interrogations, quelque part le débat sert aussi de prétexte pour en réalité à
se répondre à soi même et se construire une vision , un peu comme dans certains
arts martiaux ou l’ adversaire ne sert que de prétexte à l’ accomplissement de
soi ).
Exact ! Je dirai même plus que le débat épistolaire est indispensable à la construction de sa propre pensée. L’écriture vous sert à structurer et à articuler les éléments externes que vous intériorisez. Sans exercice d’écriture, point de pensée.
Les choses sérieuses :
1)Sur votre vision synthétique ; je vous rejoins sur l’architecture générale. 2 points cependant auxquels j’oppose ma vision.
La sphère éco :
une fois le cadre fixé par les institutions, les agents économiques peuvent faire ce qu’ils veulent,
s’enrichir, redistribuer les revenus entre travailleurs dans un cadre d’autogestion
etc., le politique n’a pas à imposer des normes.
Un état se doit d’imposer des normes économiques, en plus d’une politique économique générale. C’est vieux comme le monde. Et en France, c’est une tradition qui remonte à Louis XIV : le colbertisme d’état qui fait que nous avons une excellence entrepreneuriale, mais aussi de lourdes contraintes qui pèsent sur la production de richesses(rien n’est évidemment parfait). Faire l’impasse sur ce point, c’est donner raison à un discours ultra-libéral voulant une liberté contractuelle totale (même si le cadre de départ est fixé, une trop grande liberté en ce domaine risque d’être néfaste à terme). Ce serait une catastrophe pour les prolétaires (ceux qui ne disposent pas d’outil de production). Sur ce sujet, j’ai une approche corporatiste. Je veux que chaque catégorie de métier se regroupe au sein d’une corporation avec des statuts et que les normes économiques soient fixées par dialogue entre l’état et les corporations. Des sociologues comme durkheim avaient cette vision.
En définitive, l’état ne pourrait pas, par erreur ou par un coup de force de réseaux organisés, bousculer l’ordre établi de manière à désavantager les plus faibles.
2)Sur la sphère culturel : . C’est là où l’état doit être le moins regardant. Il se doit juste de fixer un cadre général le moins contraignant possible. J’entends la production intellectuelle qui reste sans contrainte, sauf disposition contraire de la loi.
Sur le champ d’application.
On ne se rejoint toujours pas. Je redis que l’exécutif étatique se doit d’être une expression civilisationnelle. les bonnes moeurs en sont pas imposées par la force, mais fixées par la loi et n’entrent pas en conflit avec les libertés fondamentales. Compte tenu de la situation globalisée actuelle, je ne vois que l’état pour résister à certains réseaux transnationaux.
Au fond, c’est une divergence de sensibilité. Je commence à vous cerner : votre peur d’un état qui profiterait de sa puissance pour empiéter sur les autres sphères fait que vous avez une vision d’horloger. Chaque mécanisme a son rôle à jouer et a une possibilité de nuire limitée pour préserver une harmonie et une efficacité générale. Et au sein de certains mécanismes dont la culture surtout, il y a influence, mais aucune intervention de quelque nature que ce soit. Il y a un côté anar, au sens noble du terme.
En ce qui me concerne, j’ai une vision assez gaullo-bonapartiste des institutions. On ne s’entendra pas sur ce point.
Pour en revenir au femens, les laisser, pour moi, c’est la bérézina ! Je vous explique : votre vision aurait eu son efficacité par le passé. A notre époque de mondialisation, de puissance des réseaux transnationaux qui ont la capacité de déstabiliser des nations souveraines économiquement, culurellement etc..., d’accélération de l’histoire, l’état doit intervenir. Poutine lui l’a compris, et cela explique le fait que la Russie ne soit pas pulvérisé. Les types bourrés de l’antiquité avaient une puissance de nuisance relative. Prenez Mai 68 : il y a eu une invasion libertaire en provenance d’Allemagne en France (cohn ben-dit et son armée de "jeunes désoeuvrés de l’université" comme disait De Gaulle). Je sais que le contexte de l’époque est particulier et je l’ai donné en exemple pour bien me faire comprendre. Pour se prévenir des manoeuvres de types ONG, coup de poing, je choisis d’une part la méthode qui vise à expulser les cadres des femens (c’est légal actuellement) et la contre-subversion.
-Concernant la tradition
R / Par définition, elle concerne la sphère culturelle. Introduire ‘l Etat dans ces considérations, c’est déjà la détruire. Parce que la tradition est aussi ce qui permet précisément de construire du lien social en dehors de l’Etat moderne et du marché moderne, ces deux entités ont donc une tendance naturelle à déstructurer la tradition. L’Etat ne doit surtout pas s’en mêler.
Le marché actuel détruit la tradition, cela va sans dire. L’état, c’est une arme à double tranchant : si vous suivez la logique peillon oui, si vous suivez la mienne non. La tradition s’exprimait autrefois à travers le roi de France, grand ordonnateur de France et vicaire du Christ. Et comme en monarchie, il faut des contre-pouvoirs, ceux que je décris plus haut (corporations, possibilité de procédures émanant du peuple). Je ne veux pas d’un état omnipotent. Juste un état qui est imprégné des valeurs traditionnels et qui les expriment à travers sa constitution, ses actes symboliques (rituels religieux : Le couronnement des rois de France, la fibre chrétienne d’un De Gaulle, le conservatisme sain et issu de la religion d’un Poutine, etc...). Je le répète : je ne vois pas l’état seulement comme un instrument de pouvoir, une pièce de moteur ou un mécanisme d’horlogerie, c’est l’émanation d’une civilisation, du socle commun de la nation.
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