
Bon Machiavel maintenant à nous
Donc j’ai lu votre article et je dois dire que, pour ma part, je n’ai pas grand chose à y redire si ce n’est que vous l’avez surtout axé sur le rôle des meneurs de foule (qui est effectivement un chapitre essentiel du bouquin) et de la manipulation qu’ils opèrent sur cette dernière. Par ailleurs, cet ouvrage aura effectivement été source d’ inspiration pour Bernays puis, indirectement, pour des gens comme Goebbels et tant d’autres.
A vrai dire, je peine à comprendre, pour le moment, sur quoi se situent réellement nos désaccords. Vous me dites :
"1. Chez Gustave Le Bon, on peut trouver une critique de l’ochlocratie (et non de la démocratie, encore cet usage tronqué du mot « démocratie »par Tocqueville)"
---> J’ai déjà répondu à cette remarque plus haut au-travers de "sympathiques échanges" avec La Mouche du coche. Je maintiens que Gustave Le Bon est très critique vis-à-vis de la démocratie en elle-même, que ce soit dans son ouvrage "psychologie du socialisme" ou celui-ci (cf extraits sur le suffrage universel dans l’article)
"2. Mais c’est ce que vous ne dites pas ici qui est le plus intéressant chez Le Bon. C’est le fait que chezlui, il y’ a la recommandation de la création d’une oligarchie pour piloter les foules (et qui explique qu’il soit le précurseur d’Edward Bernays et de Joseph Goebbels)."
----> Oui bien sûr mais en quoi cela devrait me gêner ? Comme je l’ai précisé, Le Bon critique la démocratie (il lui reconnaît aussi certains avantages par ailleurs) et il estime donc, tout à fait logiquement, que la manipulation des foules en est une résultante.
Par contre, pourriez-vous me redonner quelques extraits sur cette nécessité de ’manipulation’ qu’il préconise ? (Je voudrais revérifier comment il le formule)
Sinon, j’ai évoqué le fait que je formulerais une critique sur cet ouvrage et cette critique est la suivante : Le Bon n’a de cesse de s’en prendre au manque de rationalité des foules (à juste titre) tout en reconnaissant (implicitement) dans certains passages le côté vertueux, voire héroïque, de celles-ci dans certaines circonstances, du fait qu’elles sont plus promptes à l’action que les individus pris isolément.
Et ma critique est la suivante : Le Bon en appelle à une plus grande rationalité des sociétés or ce ne sont pas les gens rationnels qui font l’Histoire ! (il me semble d’ailleurs qu’il le dit aussi mais d’une autre manière sauf que je n’arrive pas à retrouver le passage) Cela fait un moment que je réfléchis à cette question liée à l’importance que l’on accorde au "Dieu-raison".
Quel est votre avis là-dessus ?
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