La marche irrésistible du nouvel ordre mondial, Jacques Attali thuriféraire local de la gouvernance globale :
"Attali veut plus d’Europe. Et moins d’élections ?"
Plutôt que de proposer une pause dans la marche folle de l’intégration européenne, Jacques Attali a expliqué sur France Inter qu’il fallait profiter de la crise grecque pour passer à une nouvelle étape de l’intégration européen : un gouvernement économique. Intégrer toujours et encore...
N’y tenant plus Jacques Attali, invité sur
France Inter à l’occasion de la parution d’un nouvel ouvrage (1), a fini
par lâcher le morceau. La crise grecque impose la nécessité de passer à
un gouvernement économique commun. Invité de France Inter, l’ancien
conseiller de François Mitterrand a fait le récit de « ses » crises
européennes : « C’est la troisième crise que je vis. J’ai vécu celle
de 1983-84, une crise qui a failli tuer l’Europe, où il a fallu passer
du protectionnisme au marché unique. Deux hommes l’ont fait : François
Mitterrand et Helmut Kohl. La suivante où il y a eu des dévaluations
compétitives qui ont failli faire exposer le système. Trois hommes l’ont
fait : François Mitterrand, Helmut Kohl et Jacques Delors. Aujourd’hui
où sont leurs remplaçants ? »
Et Jacques Attali de
constater l’abime politique européen : « Monsieur Barroso est
inexistant. Le pouvoir de Monsieur Van Rompuy est inexistant. Tout va se
jouer dans le couple franco-allemand et dans la capacité du président
Français et de la chancelière allemande d’incarner une volonté de dire «
assez ! On passe à l’étape suivante, on intègre davantage. On fait un
gouvernement économique commun ». C’est maintenant que Monsieur Sarkozy
et Madame Merkel doivent se voir. si tous les deux ne sont pas capables
de s’entendre ? » .
Marquant une pause, finit donc par
lâcher le morceau en question : « j’espère que les reculades ne sont
liées qu’aux élections allemandes et lorsqu’elles seront
passées ?J’espère qu’une heure après les élections allemandes Monsieur
Sarkozy et Madame se réuniront et annonceront qu’on passe à l’étape
suivante de l’union européenne ».
A chaque crise, toujours le
même remède, quelque soit le mal. Intégrer encore et encore. Toujours
plus ? Un genre de Golem. Un train fou, lancé à toute vitesse.
Une Europe insaisissable aux peuples.
Nouvelle démonstration, après tant d’autres, que l’Europe des
politiques avance, claudiquante, presque pathétique, et toujours contre
ou au moins insaisissable aux peuples qui la composent. Jusqu’au jour où
comme l’écrit Le Figaro ce matin, les trois morts d’Athènes «
viennent brutalement rappeler aux institutions européennes qu’elles
traitent avec des êtres de chair et de sang, pas seulement avec des
déficits et des taux de change ».
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe