plumine (---.---.85.89) 1er juin 2008 18:49

Si on y regarde de près, ce n’est pas toujours juste de dire que ces femmes musulmanes ne peuvent pas s’affirmer, qu’elles ont trop la pression de la famille. Quel âge avait cette mariée ? Si elle avait 18 ans et aucune autonomie financière, je comprends. Si elle en avait 25 et travaillait, là c’est un peu facile, c’est peut-être tout simplement qu’elle n’avait pas le courage de s’affirmer. J’ai l’impression que dans ces milieux il y a soit des filles qui se révoltent et en vont jusqu’à fuir de chez elles et à être hébergées par des associations, soit des filles qui se soumettent, mais pas d’intermédiaire, comme par exemple une fille qui expliquerait à ses parents qu’elle ne souhaite pas forcément épouser un musulman, et si ses parents insistent, expliquer qu’ils doivent vouloir son bonheur, qu’il y a des gens bien qui ont une autre religion, et si vraiment ils ne comprennent pas, leur faire la tête et attendre qu’ils arrêtent de lui mettre la pression pour revenir vers eux. Je ne vois pas pourquoi quand il s’agirait d’une Française de souche qui se soumet on va dire qu’elle n’est pas courageuse, et quand c’est une Maghrébine on dira qu’elle ne pouvait pas faire valoir ses envies. C’est un peu comme si une Blanche disait : « Je ne vais pas quitter mon homme car on ne sait jamais, il peut essayer de me tuer » (ce qui arrive statistiquement) alors que rien ne peut laisser penser qu’il le fera, et que c’est elle qui n’ose pas le quitter. Ce n’est pas parce qu’il y a des cas où les frères et le père vont jusqu’à séquestrer et battre la jeune femme jusqu’à ce qu’elle accepte le mariage que c’est le cas dans toutes les familles musulmanes. C’est quand même plus le cas dans les pays d’origine eux-mêmes qu’en France. Il y a des mariages forcés, mais il y a aussi des mariages arrangés, où il est un peu plus facile pour la femme d’avoir son mot à dire. Et si elle est vraiment répudiée par sa famille, elle peut se dire que ces gens ne la méritent pas puisqu’ils ne veulent pas son bonheur, elle peut prendre un appartement et y vivre seule en attendant de trouver quelqu’un qu’elle aime pour construire une famille, et s’inscrire dans des associations pour trouver des amis, tant pis si elle ne voit plus sa famille. D’autant que certaines de ses cousines seront peut-être jalouses du fait qu’elle au moins a eu suffisamment de caractère, et ne voudront plus la voir. Il arrive qu’une personne porte plainte contre un membre de sa famille pour pédophilie, et que le reste de la famille la rejette : je n’ai jamais vu qu’alors cette personne retire sa plainte pour préserver les liens avec sa famille. Il ne faut pas sacrifier son honneur à tout prix pour préserver les liens familiaux. De plus, cette mariée avait une attitude ambivalente : on aurait dit que d’un côté elle se sentait libre, donc n’avait pas hésité à coucher avant le mariage, d’autre part elle culpabilisait de l’avoir fait, c’est pour ça qu’elle avait menti à son mari, et c’est pour ça qu’elle n’a pas remis en cause la demande d’annulation du mariage, considérant implicitement qu’elle n’était pas une bonne musulmane et méritait d’être rejetée. Il aurait fallu qu’elle ait une attitude claire : soit elle couchait et avouait à son mari qu’elle avait déjà eu des relations sexuelles avant lui, soit elle ne consommait pas avant le mariage. Mais pas mentir, puis être prise en défaut ensuite. D’autre part, si elle avait menti sur sa virginité en pensant au déshonneur de sa famille, là c’est raté : car maintenant toute sa famille le sait. Si elle avait avoué à son mari ne plus être vierge, rien ne dit qu’il l’aurait forcément quittée, là le fait qu’il a demandé l’annulation du mariage est lié au moins en partie au mensonge, et pas à l’absence de virginité. S’il l’avait quittée, elle aurait peut-être trouvé à se marier avec quelqu’un d’une autre religion, ou avec un musulman tolérant, ou aurait vécu juste en concubinage, mais les choses auraient été plus dans l’ordre pour sa famille que maintenant. Là, au lieu de s’affirmer tout de suite, « Je ne suis plus vierge et tu peux m’accepter comme telle, ou me quitter », elle a attendu que ce soit un tribunal qui vienne les séparer elle et son mari, et fasse ainsi accepter ça par sa famille : « C’est lui qui a voulu la séparation donc vous ne pouvez pas m’en vouloir ». Elle a peut-être eu la naïveté de penser que si le mari était mis devant le fait accompli, alors que le mariage avait été célébré, il n’oserait pas demander la séparation, alors que c’était plus facile pour lui de la quitter si elle lui avait avoué la perte de sa virginité dès le départ. Parmi les jeunes femmes musulmanes, beaucoup revendiquent la liberté, mais elles ne l’ont pas acquise dans leur tête : quand les parents leur serinent qu’il faut qu’elles épousent un musulman, celles qui disent :« Oh mais je ferai ce que je veux » vont ensuite choisir d’elle-même un musulman, et vont argumenter avec force pourquoi il ne faut pas en prendre un autre : elles ont intériorisé la contrainte. Il y en a aussi qui acceptent l’époux que leur a choisi leur famille par loyauté avec leur mère : ma mère n’a pas eu le choix, il n’y a pas de raison que moi je l’aie.

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