Éric Guéguen Éric Guéguen 28 janvier 2014 10:52

D’accord avec vous sur les intrications entre le génie d’un homme et les circonstances extérieures comme moteur de l’Histoire. La différence est que pour vous, pour exister, tout comportement moral doit forcément être utilitariste (et ce n’est pas à Charlemagne que je pense). Pour moi non. Les grandes philosophies et les grandes religions ont presque toutes été initiées par des êtres de l’esprit, non de la matière. Certains d’entre eux étaient certainement honnêtes dans leur démarche et peu soucieux de gloire ou de puissance, ce qui n’a pas empêché le fruit de leur intelligence de perdurer à travers les siècles.

 

Mais bon, ce que je voulais essentiellement mettre en avant ici, c’est les oubliettes de l’Histoire dans lesquelles sont plongés les Grands Hommes en Normalie, et plus généralement à notre époque. Jaurès, Lénine, Schoelcher, Robespierre sont voués à être épargnés car ils portaient leur regard davantage vers le bas que vers le haut... signe des temps. Prenez Napoléon : cela fait une quinzaine d’années que nous avons des bicentenaires en série à célébrer (et je parle pas que de batailles)... que dalle. Le monde entier célébrait Austerlitz en 2005, pas la France. Gageons en revanche que nous célèbrerons Waterloo l’an prochain... Et pourtant, bien qu’évincé par les magouilles britanniques, Napoléon a véritablement gagné la bataille de l’Histoire. Comment expliquer ce paradoxe ?


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