Politique monétaire : le contrôle de la planche à billets
Les économistes orthodoxes brandissent à qui veut les entendre la menace de la planche à billets chez les nations ayant le contrôle de leur monnaie. Peut-on pour autant affirmer que toute menance d' inflation, de crise financière, de crise des dettes souveraines et de récession est écartée quand la politique monétaire est sous contrôle d'acteurs privés ?
L'expérience empirique, la conjoncture économique occidentale nous prouvent l'exact contraire. Les doctrines économiques en vogue, ces dogmes "religieux" défendues par les "élites", imposées par les oligarques et enseignées comme vérité incontestable dans les facultés ont largement failli.
Pour avoir une vision précise de l’histoire de la politique monétaire des Etats-Unis d’Amérique et entrevoir les pressions exercées pendant cinquante ans par l’oligarchie financière internationale pour influencer la construction des "Etats-Unis d’Europe" :
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Ce qu’on veut et ce qu’on promet. Est-ce que la BCE, sans changer de statut, est toujours indépendante, a maintenant le devoir de soutenir la croissance sans attendre la renégociation et la modification du traité européen ?
FRANÇOIS HOLLANDE
Elle a deux moyens de le faire, le premier c’est de baisser les taux d’intérêt si nous pensons qu’effectivement il peut y avoir – par ce biais-là – un soutien à la croissance, et moi j’y suis favorable, donc à la Banque centrale européenne d’aller dans cette direction. Mais il y a une deuxième façon qui serait de prêter directement aux Etats, plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi d’un soutien aux banques. C’est quand même un paradoxe invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités aux banques qui empruntent auprès d’elles à 1 %, et qui reprêtent aux Etats – notamment espagnol – à 6 %. Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente…
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Il y a des tricheurs.
FRANÇOIS HOLLANDE
A ce point… pas forcément des tricheurs mais on ne peut pas accepter que le jeu soit faussé. Donc il serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la Banque centrale européenne prête en premier et dernier ressort. Cette position, je la défends depuis des années, [énorme mensonge] c’est ce qui se passe aux Etats-Unis, c’est ce qui se passe également en Grande Bretagne, le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux ! Si cette campagne présidentielle a permis d’avoir plus de lucidité. Je sais que les Allemands y sont tout à fait hostiles, eh bien ! Ça fera partie de la négociation.