Geoffroy de Lagasnerie : La France n’existe pas
Dans cet entretien de 1h30 Lagasnerie revient sur de nombreux sujets d'actualité sous le prisme de la gauche radicale, vraiment radicale.
Il n'y va pas par 4 chemins : s'il y a délibération d'un jury d'assise, c'est qu'il y a doute, alors il faut acquitter. Il souhaite vider les prisons de 80% des dealers qui la composent. Il se pose la question de la légitimité de la violence d'état : quand la police déboule chez vous pour vous faire respecter une loi que vous n'avez pas acceptée, pour lui, c'est illégitime, c'est une violence sur laquelle il faut réfléchir car après tout on vous met en prison si vous ne payez pas l'impôt sur lequel vous n'avez rien à dire à la base.
Le thème carcéral est très présent dans son analyse, et il explique les influences sociales qui poussent une personne à faire un acte répréhensible et que selon lui, la prison ne résoud rien, et qu'il faut changer les conditions sociales, si on est pour la justive, la liberté et l'égalité.
Pour lui il faut avant tout se protéger de l'état, état bourré de réflexes coloniaux et de racisme systémique. C'est pour cela qu'il court après les "corps libres des garçons noirs et arabes qui courent", presque par réflexe atavique (le terme n'est pas de lui). Mais cet aussi pour cela que la police a mutilé les GJ : elle est intrinsèquement violente.
Il balaye toutes les fictions usuelles : le peuple, la démocratie, la personne, etc... pour lui la France est un territoire où la seule chose qu'on partage ce sont des papiers. Les polémiques autour des femmes voilées lui font honte.
On peut dire que c'est un pilosophe du réel, il veut un gouvernement basé sur le réel et les données scientifiques actuelles, et non pas sur des fictions.