TchakTchak TchakTchak 30 mai 2023 04:30

@ tous,

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Freud a quand même révélé qu’il existe un arrière-plan de la conscience qui n’est que la surface. Avant lui, il y avait la rationalité pour la conscience, sinon les stimuli, à part ça la folie, au mieux les humeurs qui venaient de la bile, du foie, de la rate : ce qui était quand même rudimentaire, voire fruste. La médecine chinoise sait appréhender les états des parties du corps, les humeurs, les caractères, mais avec tout un paradigme corrélatif qui va avec, pas simplement mécaniste. Mais, sitôt ouvert la psyché, Freud a enfermé l’inconscient dans ce "complexe d’Œdipe" bien trop réductionniste à l’obsession du phallus (le malheur des femmes étant qu’elles n’en ont pas…). Alors que Jung a ouvert l’inconscient collectif et archétypal. Freud était athée et matérialiste : le spirituel totalement accaparé par un Livre Unique et totalisant du monothéisme était devenu déjà une branche morte. Jung avait déjà senti que la spiritualité est considérablement plus vaste que ça. 

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Sur la psychanalyse

Les Grecs ont inventé le mot démocratie, mais pas le principe. Il vient de l’antédiluvien conseil, c’est-à-dire le concilio, la conciliation (et non pas le conseil au sens "tu devrais faire ce que je te dis"). L’assemblé réunissait les parties prenantes à un problème commun : il fallait délibérer, négocier, concerter, transiger, chercher la voie de sortie, le schéma libérateur, c’est-à-dire la décision qui n’est pas un pouvoir mais un plan de résolution formé et souhaité par tous.

De même, Freud a inventé le mot psychanalyse, mais pas le principe de la guérison par la parole, vieux comme le monde aussi, possible avec toutes sortes de procédés, pratiques et ressources de pensées. L’effet placebo a été démontré par l’expérience de Robert Rosenthal sur les souris : ça existe, mais la science, telle qu’elle est aujourd’hui, ne peut pas expliquer le phénomène, car elle ne peut expliquer que les actions matérielles.

Le principe de la psychanalyse est que le patient se vide de son psychisme historique pour l’étaler devant lui. C’est un long travail, intéressant pour les personnes qui ne fonctionnent plus. Mais il est vrai que le dogme freudien, encore bien trop pesant aujourd’hui, n’est pas une clé suffisante, très loin de là, pour se laver de tous ses blocages. Je connais une proche personne qui a été soulagée grâce à la psychanalyse et qui a pu continuer à vivre en pouvant se faire du bien comme apporter du bien aux autres. Mais la personnalité du traitant compte sans doute plus que la methodo freudienne. Comme dans tous les métiers, les psys, c’est comme les champignons : certains sont excellents, d’autres à fuir car destructeurs.

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L’arbre à palabres.

Eric de Rosny a écrit dans Les yeux de ma chèvre avoir assisté à une séance qui a duré trois jours au Cameroun. Il y a eu un vol de vache au village. Tous les villageois devaient rester sous l’arbre tant que le voleur n’a pas été identifié. Ils ont dénoué progressivement des contentieux qui pesaient dans le village, jusqu’à comprendre que le voleur, qui a été trouvé, était jaloux du propriétaire marié avec la femme qu’il convoitait. C’est de la "banale" psychothérapie de groupe, conduit par un "sorcier guérisseur" : comment lever le malheur qui s’est abattu sur une communauté, au-delà de la décision de justice à rendre contre le coupable.

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L’école de Palo Alto

Je ne connais que formellement cette école. Eric Berne n’en fait pas partie, apparemment, mais son livre L’analyse transactionnelle est tout à fait dans cet esprit. C’est centré sur la Personna, présenté par Manuel 235, ou la pancarte, selon Berne. Comment devenir prince charmant ou princesse quand on se sent vilain crapaud, par exemple. La personna est l’image parfaite que l’on se souhaite, mais aussi des comportements et attitudes que l’on traduit, y compris et surtout malgré soi. La bonne connaissance de sa personna a pour buts d’améliorer ses interactions avec les autres comme de prendre conscience de ses entraves psychiques. C’est déroutant, ça semble nuche d’un premier abord, mais on sent vite que la simplicité des explications ne vient pas de la puérilité de l’auteur, au contraire de la recherche des évidences avec des concepts éclairants et utiles, par exemple le moi parent, le moi enfant - y compris démentiel, comme celui de Macron - et le moi adulte. Le moi adulte n’étant pas le rejet des deux autres, mais au contraire la synthèse réussie. C’est un travail d’intelligence qui consiste à se soigner dans l’action entre son ego et la société pour conduire son existence.


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