Conférençovore Conférençovore 16 mars 2023 09:35

"Et encore, il ne connaissait pas les S-400 qui empêchent le moindre moustique de pénétrer l’espace aérien russe,"

Tellement efficaces qu’il y a bien eu des frappes et en plus lointaines à l’intérieur du territoire russe. https://www.youtube.com/watch?v=MMeOvvRuAYE

La réalité est que l’armement des russes n’a absolument pas fait ses preuves. Ils nous ont vendu leur S300-400 comme l’arme de défense aérienne absolue mais c’est à l’évidence loin d’être le cas (et c’est de toutes façons une bêtise : des attaques massives de drones peuvent saturer n’importe quel système). Ils utilisent très peu leur aviation (tous les clients extérieurs s’en sont d’ailleurs détournés, mis à part ceux qui n’ont pas trop le choix). Nombre de soldats Russes se plaignent de la vétusté du matériel.

Alors oui, ils ont le dessus militairement mais on est très loin d’une écrasante domination. Celle-ci se fait aussi au prix du sang des hommes russes (et parfois très jeunes) et certainement pas des enfants de Vlad et ceux de ses amis.

Quant à Christelle Néant, malheureusement elle recrache intégralement le narratif russe. Wagner est une milice à la solde d’un oligarque (comme Black water). Quand elle nous explique que ces « gars qui se battent pour la Russie » et défendent l’intégrité du territoire russe, on aurait aimé que l’animateur lui demande en quoi celle-ci serait menacée... mais non. Elle déroule la pravda en essayant tant bien que mal de ne pas trop paraître caricaturale.

J’ai vraiment du mal à comprendre l’extrême polarisation de tout un tas de Français dans cette histoire et dans les deux sens. Il y a des inconditionnels défenseurs de l’Ukraine qui ignorent (parfois de bonne foi, parfois non) tout un tas d’exactions commises par ces derniers durant ces 9 dernières années mais il y a aussi des full-poutinolâtres. Je caricature sciemment cette dernière position : Certains estiment bien et à juste titre que la Russie est dans son bon droit et que personne n’a de leçons à leur donner comparativement aux conflits déclenchés ou conduits directement par les américains depuis 70 ans. Néanmoins ils oublient aussi qu’il y a bien un pays qui en attaque et en détruit un autre depuis plus d’un an. Ils semblent persuadés et en dépit des faits qui disent plutôt l’inverse que la Russie dispose d’une armée surpuissante. La réalité est que s’ils progressent, c’est très très lentement t au prix de nombreuses victimes.
Mais ce qui m’échappe le plus dans tout ça c’est que nous assistons à la même (pas complètement non plus*) hyper-polarisation que pour le conflit israléo-palestinien. Or parmi ces gens, très très peu sont partie prenante. L’écrasante majorité ne connaît pas de Russes ou d’Ukrainiens et n’a jamais foutu les pieds là-bas (idem pour l’autre conflit). Mon hypothèse n’est pas très enthousiasmante mais c’est la suivante : la Fr est tellement à l’arrêt (il n’y a plus aucun projet commun d’envergure, tout ce que l’on sait c’est que nos dirigeants nous emmènent tout droit vers une provincialisation du pays et une soumission intégrale à des instances étrangères, rien de très bandant quoi) que le Français vit par procuration ce déploiement énergique de forces, cette forme de vitalité. Car la guerre, en tout cas pour ceux qui ne la font pas, c’est bien cela : une forme de vitalité, dans la mort mais tout de même dans la conquête. A droite, je ressens cela de manière extrême. Les médias/intervenants de droite sont quasi tous pro-Russes et de manière extrême. C’est moins le cas pour les grands leaders de partis (MLP, EZ, NDA et FP) pour des raisons évidentes de perception de l’opinion : se dire trop pro-russe ferait passer ces gens pour des sortes de traitres. Alors on préfère parler de "paix", de solution de négociation, etc, ce qui est une position très sage. Mais la base, elle, est ultra-polarisée et pas mal en réaction (comme souvent) à la doctrine imposée par l’extrême-centre et la gauche qui, elle, est full-ukrainienne.
Cette guerre permet à certains Français de rêver un peu de grandeur, une grandeur qu’il n’y a plus en Fr. Ca fait sans doute un peu psycho collective de comptoir mais je crois qu’il y a bcp de cela dans l’idiosyncrasie fr. Certains imaginent un S300 imparable, d’autres des Su-27 au top de la techno et ne veulent surtout pas voir que la réalité du terrain est bien plus nuancée. Les mêmes qui rêvent d’un Poutine joueur d’échec redoutable, de judoka, de stratège génial, de sur-homme chevauchant des ours dans la neige sibérienne le font parce que nous, nous avons... Macron, et avant lui un nabot ridicule et une fraise tagada qui s’est mise au niveau du dialogue avec une ado rom en situation irrégulière ou une demi-racaille pour une histoire de matraque, à savoir des tytpes incapables de dire à des pouffiasses traîtresses de Daesh "non, tu ne reviendras pas". Rien que ça, ils en sont infoutus. Alors évidemment, en comparaison de ces pignoufs (ou d’un Trudeau, d’un Bidet, d’une corrompue comme Ursula, d’un Paki à la tête de l’Agleterre, etc... faut bien avouer que c’est une catastrophe en Occ), en comparaison d’un acteur raté jouant du piano avec sa bite, Vlad ou Xi ont l’air de génies indestructibles. 
Enfin bref, cette guerre nous renseigne beaucoup aussi sur l’état psychologique de nos concitoyens. Ils fantasment un conflit mais parce qu’il est loin de chez eux. La plupart n’auraient pas le courage (et encore moins la formation) de se battre pour leur propre pays si un conflit nous tombait dessus, chez nous. Régis Le Sommier a bien brossé ce portrait du Français de 2023, de nore pays (sans même parler de notre armée). Je recommande son entrevue récente avec VA+ (me semble-t-il) : plus que sur la guerre elle-même, ce qui est intéressant c’est ce qu’il note sur cet état.

* La France a, à la fois la plus grande communauté muz d’Europe et la plus grande juive aussi : ceci explique, partiellement en tout cas, cela. Si on trouve quelques juifs soutenant la Palestine, l’inverse n’existe quasiment pas.


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