juanyves juanyves 24 octobre 2022 16:03

@herve_hum

de fait, seuls les citoyens de chaque pays peuvent imposer réellement à leur propre dirigeant le devoir de soumission au droit international, qui impose le respect du citoyen, mais cela implique qu’ils l’appliquent à eux même

Évidemment "le droit repose sur la détention de la force d’application" semble logique, néamoins l’application de la force n’a lieu que dans le cas du non respect de la loi internationale ou nationale. Néanmoins il faut commencer par définir cette force qui n’est absolument pas limitée à l’option militaire. Pour qu’il y ait respect de la loi internationale la première condition c’est qu’elle ne soit pas imposéepar un des acteurs qui la bafoue impunément, car détenant la force militaire, économique et financière.
Ce schéma multipolaire, en aucun cas, ne fait abstraction de la force : celle-ci est détenue par l’ensemble des acteurs, ne se situe pas sur le plan des armes de destruction ou sur une menace de destruction, mais sur un plan économique, culturel, technologique et financier. Si la grande majorité des acteurs n’adhère pas à cette expression de la force pour contraindre l’application de la loi internationale alors il y a un problème et probablement cette loi doit être changée, car cette majotité n’y adhère point.
Les événnements présents en sont un exemple flagrant : l’immense majorité des états n’adhère pas au diktat des sanctions et celles-ci n’ont aucun effet. La loi internationale est continuellement bafouée par ceux-là même qui s’en réclament pour imposer la force. L’immense majorité des états demande une réforme complète des règles qui régissent la communauté internationale qui ne se réduit plus aux quelques pays occidentaux et de la zone pacifique (15% de la pop).
Tu pars une fois de plus de l’hypothèse que seule la force brutale des armes de destruction est la seule applicable et efficace. Mais celle des sanctions et isolement est tout aussi valable avec des effets collatéraux bien moindre. Évidemment elle suppose un consensus réel et non obtenu par des chantages ou de la corruption, cad une adhésion aux normes et règles de la communauté internationale établies par l’ensemble des acteurs. Ce qui n’est absolument pas le cas actuellement, la loi étant bafouée, la corruption généralisée. C’est la loi de la jungle, celle du plus fort. Mais le plus fort peut-être détruit ou se détruire lui-même, de par l’action de ses propres citoyens, de par une action extérieure ou, comme l’URSS, de par un effondrement systémique généré par ses propres contradictions et un refus de la majorité à suivre les diktats imposés, ce qui ne peut être obtenu que par la création d’un monde multipolaire basé sur le respect mutuel, ce qui probablement permet l’adhésion d’une majorité d’acteurs confrontés aux problèmes de sous développement, de cultures différentes ou ayant des systèmes autoritaires ou dictatoriaux.
Un monde multipolaire ne signifie pas paradis, mais peut-être est-ce une évolution souhaitable et nécessaire pour plus tard déboucher sur quelque chose de plus constructif.
Nous sommes en plein dans la création de ce monde multi-polaire et tout retour en arrière est impossible.
Bien sûr la situation actuelle a été rendue possible par un certain équilibre des moyens de destruction massive, qui sont censées en exclure l’emploi, par la Russie, la Chine et les USA. Donc le rapport de force se situe sur le plan économique, culturel et financier. L’analyse de ce rapport laisse entendre que la création de ce monde unipolaire est une réalité et rien ne peut l’arrêter. L’Ukraine en soi n’est qu’un catalyseur et sur le plan global de l’évolution du monde ne représente, somme tout, qu’un événnement mineur (sauf pour une grande partie de l’Europe 7% du monde)

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