"Les soldats de Paul Vario ne connaissaient pas de limite. Enfants des rue, ils avaient toujours été hors la loi. Dès leur jeunesse, ils avaient été catalogués comme délinquants par la police. A chaque fois qu’un cambriolage ou une agression mettait le quartier en émoi, c’était eux que les flic conduisaient au poste pour l’habituel interrogatoire musclé.

En prenant de l’âge, ils étaient moins fréquemment passés à tabac, mais ils demeuraient dans le collimateur de la police. Ils étaient presque toujours soupçonnés, arrêtés, inculpés. [..] Ils avaient si souvent été arrêtés et interrogés que l’intérieur d’un poste de police n’avait aucun mystère pour eux et ne les impressionnait plus. Ils connaissaient souvent mieux que les avocats la marge de manoeuvre des flics. La différence entre interrogatoire, garde à vue et mandat de dépôt n’avait aucun secret pour eux. Qu’ils se fassent prendre [...] Ils connaissaient souvent les policiers qui les arrêtaient"

Les affranchis p 62