Gaspard Delanuit Gaspard Delanuit 1er avril 2022 08:08

François Bégaudeau, par son ton agressif et péremptoire, me rappelle beaucoup Alain Soral. Les deux assènent des vérités prétendument indiscutables à grands coups de marteau, comme un menuisier caractériel enfoncerait, pour se défouler, des clous dans une planche. Cela ne semble jamais pouvoir se discuter parce que le clou est bien enfoncé et qu’il faudrait une bonne tenaille et du temps disponible pour tout démonter. On subit un flot de paroles où se mélangent furieusement des remarques brillantes et des sophismes subtils. C’est couillu, mais avec tous les défauts de la virilité intellectuelle adolescente. Le ton employé prévient que l’auditeur doit fermer sa gueule sinon il va voir ce qu’il va voir, viens te battre si t’es un homme ! En gros, c’est esthétiquement fasciste (ou futuriste) dans la manière, et quel que soit le registre idéologique, qui n’est peut-être qu’un prétexte pour exprimer un certain tempérament. Il semble que Nietzsche, Marx et Freud se bousculent dans la tête de ces "intellectuels", à l’assaut de leur âme tourmentée.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Futurisme#Fascisme_et_futurisme


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