Tchakpoum 15 mai 2021 13:14

Merci pour l’article.

Il y a ambigüité sémantique sur le mot « pouvoir » : en tant qu’attribution (détenir au pouvoir) et son sens originel désignant la capacité : pouvoir de faire. La définition de la démocratie a sans doute pris la mauvaise ornière au point qu’elle consiste à penser un système représentatif, dont on sait tous d’une manière ou d’une autre qu’il est en bout de course, au lieu de penser un mode décisionnel. A force de rabâcher que la démocratie est née à Athènes (ce que font les historiens de la première vidéo), il a disparu de nos esprits que la fabrication de la démocratie vient du Conseil, (c’est-à-dire concilier, ou concerter, pour décider et non pas conseiller au sens prescrire des recommandations, ou donner des ordres).

Une anecdote pour éclairer. En Suisse, ce sont les cantons qui tracent les pistes de skis de fond et skating, les entretiennent, et collectent le paiement des forfaits par les utilisateurs pour défrayer les organisateurs. Ce sont les habitants du canton, en lien avec le conseil communal, mais sans nécessairement en être des conseillers ou des agents qui organisent et gèrent les pistes, y compris avec des motoneiges personnels. Côté français, c’est le conseil général qui s’en occupe et les agents du conseil qui sont opérateurs. Le résultat est le même, mais le procédé est différent. Ce sont les habitants qui décident et participent en Suisse. En France, c’est une structure administrative conduite par des représentants élus. En Suisse, tous les habitants du canton ne participent pas à la gestion des pistes, mais ils savent que c’est leur affaire et leur décision, comme pour la garde des enfants et tout un ensemble législatif qui leur appartient. Certaines communes n’ont même pas de parlement, la vie politique est régie au rythme des assemblées communales, ouvertes à tous les habitants, qui décident des tâches à réaliser, soit collégialement, soit en désignant des conseils dédiés.

Il n’est évidemment pas possible d’établir un tel principe de conseil, au niveau national, pour de dizaines de millions de personnes. Mais au moins, séparer une législation locale et une nationale de permettra de remettre en place le socle de la démocratie : un système de concertation des tâches communes, avant la contrainte de la délégation avec le nombre.

La question de l’aristocratie (laquelle ?) peut être, pourquoi pas, avec le temps, un must, mais ce n’est pas un préalable. Idem pour le sacré : qui va le décider et ça va être quoi ?


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