BA 22 avril 2021 02:00

Le « double mutant » indien est déjà arrivé au Royaume-Uni, en Irlande, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique.


Le variant indien, qui semble plus contagieux, comporte plusieurs mutations qui inquiètent les chercheurs

Les médias indiens le surnomment le « double mutant ». Le variant indien est surveillé de très près par les autorités, alors que la situation sanitaire se dégrade rapidement en Inde avec près de 260 000 personnes contaminées en seulement 24 heures lundi et une moyenne de 233 000 nouveaux cas quotidiens depuis une semaine.

Apparu en octobre 2020 près de Nagpur dans le centre du pays, ce variant appelé B.1.617 serait responsable d’environ 11 % des contaminations et d’une nouvelle vague en Inde. Il serait aussi très présent au Royaume-Uni et se diffuse en Allemagne, en Belgique ou en Irlande.


Quelle dangerosité ?


Ce variant est surnommé « double mutant » car il contient deux mutations : une mutation L452R, que l’on retrouve dans le variant californien et une autre E484Q, qui est proche de la mutation E484K présente dans les variants sud-africain et brésilien. Mais l’appellation de « double mutant » est controversée. La souche B.1.617 comporte aussi d’autres mutations qui préoccupent les chercheurs.

Pour l’instant, ce virus reste majoritairement présent dans l’État du Maharashtra, où se situent les villes de Nagpur et de Bombay. La prévalence du variant serait de 55 % dans cet État, alors qu’elle oscille entre 2 et 10 % dans le reste du pays. « Il a l’air d’être particulièrement contagieux, mais les études ne disent pas si sa forme est plus grave que les autres », affirme l’épidémiologiste Catherine Hill à 20 minutes.

« Certaines des mutations qu’il porte ont été décrites dans d’autres lignées de variants et pourraient être associées à une contagiosité plus élevée voire à un échappement immunitaire » précise au Huffington Post Samuel Alizon, directeur de recherche au laboratoire maladies infectieuses et vecteurs du CNRS.


Quelle résistance aux vaccins ?


Si la contagiosité du variant semble plus élevée, il faut encore rester prudent sur sa résistance aux vaccins. « Personne ne connaît à ce stade la dangerosité du B.1.617, ni sa résistance ou non aux vaccins », assure au Monde Rakesh Mishra, directeur du Centre de biologie moléculaire et cellulaire (CCMB). « A priori, l’immunité développée par une première contamination ou par le vaccin paraît à même de faire barrage à ce double mutant, mais cela demande confirmation « , ajoute-t-il.

Si le variant indien comporte plusieurs mutations de virus, il n’est pas pour autant un recombinant de deux autres types de virus. Le variant comporte « une mutation qui le rend plus contagieux et une mutation qui le rendrait moins accessible au système immunitaire. C’est-à-dire à la protection vaccinale » explique à RFI le microbiologiste Patrick Berche. Là encore, il faudra attendre avant d’en savoir plus.


Quelles mesures internationales ?


Face aux inquiétudes, le Royaume-Uni vient d’interdire les voyageurs en provenance d’Inde, à l’exception de ses résidents. Le gouvernement français réfléchit pour sa part à mettre en place des restrictions. « Si nous devons prendre une mesure sur l’Inde, nous la prendrons », a affirmé Clément Beaune, Secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes sur Franceinfo.


https://www.sudouest.fr/sante/coronavirus/monde/covid-19-que-sait-on-sur-le-variant-indien-qualifie-de-double-mutant-2209216.php


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