Tchakpoum 6 avril 2021 12:50

@ezechiel

La république, ça repose sur du vide. Liberté, Égalité, Fraternité, sont des mots vides de sens derrière lesquels on peut mettre ce qu’on veut, et surtout justifier la république universelle

Oui.
(Avant de continuer, posons que la France catholique et monarchique n’est pas ma vision. Elle est la vôtre. Mais ce n’est pas là-dessus que je veux échanger.)

C’est le manque d’articulation entre autorité (la permanence) et pouvoir (interchangeable) qui gêne.
Le RU a sa reine d’Angleterre, avec toute l’imagerie du pays qu’elle représente, qui font que les britanniques se sentent britanniques.
Pour les zuniens, c’est le drapeau : ils en ont tous un à la maison, même le SDF qui n’a plus rien a son drapeau avec lui.
En France, la DDHC, Marianne, le drapeau, la devise ne sont pas suffisants pour exercer cette incarnation et reconnaissance commune. Tout au plus de évocations. La douce France, le joli pays que l’on aime, tous les terroirs chargés d’affects : ça aurait pu fonctionner. Et la, je reconnais qu’il y a eu un lent travail de sape qui a réussi.

La France a tué son roi, mais n’a pas débarrassé cette absence du père, ce manque qui persiste. D’où cette pathologie constante, ce besoin de ’l’homme providentiel" qui fusionnerait autorité et pouvoir, serait une figure incarnée (Popoléon, Pétain, de Gaulle, très vaguement Mitterrand, même si je le déteste).

Votre réponse est l’autorité verticale, qui s’impose (autorité de pensée avec un dieu et d’action avec un roi). Mais ce n’est pas suffisant. C’est même pour ça que cette autorité a été renversée par la révolution : trop rigide, carcérale, on ne respire pas. (Rapidement : l’absolutisme royal a permis les grands aménagements du pays, mais étouffé les parlement provinciaux, la respiration de la vie communaux).
La première autorité est celle que l’on reconnaît, car on y adhère, on se sent en confiance avec, elle représente ce que l’on est, les certitudes que nous avons, la tranquillité d’esprit qu’elle nous laisse.

Et c’est ce qui nous manque, avec à la place ce "vide" qui nous ronge.


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