Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 8 juillet 2020 13:06

@Joe Chip

"Je te ferai juste remarquer qu’il n’y a rien de plus facile que de revendiquer le "sens de la justice". "


Bien entendu, tout comme il n’y a rien de plus facile que de revendiquer l’amour-propre, mais la question n’est pas là. Il ne s’agit pas de savoir si un concept peut être plus ou moins falsifié ou employé de façon rhétorique (tout peut l’être). Je n’ai même pas dit que le sens de la justice était fiable (le sens de la vue ne l’est pas absolument non plus).

Je me demande simplement (et je n’affirme rien, c’est une réflexion qui m’est venue à la lecture de votre post) si l’exigence d’égalité que l’on rencontre dans différents systèmes d’organisation politique ne se rattache pas fondamentalement à cet élément constitutif de l’être humain que nous appelons le sens de la justice (ou le désir de justice, si vous préférez). C’est pourquoi je vous ai mis un lien vers un extrait de "L’Enfant sauvage" de Truffaut, qui retrace une expérience éducative qui a réellement eu lieu sur un enfant "sauvage" retrouvé dans la nature. 

ttps ://www.lepsychologue.be/articles/victor-enfant-sauvage.php

Celui-ci se trouve à un moment volontairement soumis à une situation injuste par son maître, ce qui déclenche sa fureur. Des études ont d’ailleurs été faites sur des singes et semblent montrer que la perception d’une injustice dont ils sont victimes provoque aussi leur colère. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Enfant_sauvage

Mais il est aussi possible que ce sens de la justice ne soit pas dissociable de l’amour-propre, ou disons d’un sens de la dignité. On peut constater que l’événement déclencheur des révoltes populaires (la goutte qui fait déborder le vase) est souvent un acte de l’autorité politique (ou de tout pouvoir effectif, comme celui d’un chef mafieux local) ressenti par la population à la fois comme une injustice et comme une atteinte à la dignité fondamentale. 


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