maQiavel maQiavel 6 juillet 2020 21:44

@yoananda2


« Toi tu part d’un état d’égalité qu’un gus par la ruse ou le vice un gus parvient à détruire. »

Je ne pars pas d’un état d’égalité, ce n’est même pas le point, on peut aussi supposer que l’ile est inégalitaire et qu’elle est dirigée par des chefs si tu veux. Mais oui, le gus se l’approprie par la ruse, par le vice, par la violence parce que c’est comme ça que fonctionne le monde, il y’a des rapports de force, des dominants et des dominés. 


Maintenant ceci : « C’est SON tracteur à lui parce que c’est lui qui l’a inventé, construit, c’est lui qui sait récupérer l’huile pour en faire du carburant, c’est lui qui sait le réparer, même si potentiellement, tout le monde pourrait le conduire. »

Encore une fable libérale qui voudrait que la propriété soit quelque chose de naturel existant en dehors de toute norme et institution. Seulement mon ile, elle a une histoire, et on y trouve des traditions et des normes. Et ce sont les chefs qui produisent les normes. Et il apparait que ton type avec son tracteur, bah il menace l’ordre établit parce qu’il risque de devenir trop puissant. Donc les chefs en vertu de la loi, décident de s’approprier cette technologie. Et l’inventeur n’a que deux choix : se soumettre et gagner quand meme quelque chose ou devenir un criminel. Et il se soumettra. Finalement, son invention lui a procuré des avantages mais pas comme si elle était sa propriété absolue, les véritables bénéficiaires ce sont les chefs qui peuvent décider d’en faire profiter la collectivité ou pas et là c’est encore une autre histoire qui commence. Ça c’est le vrai monde : rapport de force, contrainte, violence, tout ce qu’on ne voit pas dans les robinsonnades. Et le tout s’exprimant bien entendu par l’intermédiaire d’institutions qui ont précédé la naissance de l’inventeur.

Là on n’est pas dans l’utopie d’une robinsonade avec des gens disposant d’une souveraineté individuelle absolue. On est dans une anti-robinsonade avec des contraintes institutionnelles (qui précèdent toujours les innovations technologiques au passage) et un marché qui est structuré par ces institutions. 


« Je ne vois pas comment il peut en être autrement dans une société ultra-spécialisée comme la notre ou la division du travail atteint des sommets. Il ne peut pas y avoir d’égalité. »

Mais comme tu as compris que le but n’est pas de faire disparaitre les inégalités mais de les réduire, tu as aussi compris que l’égalité absolue et totale n’est pas le sujet. 


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