@Norman Bates

"les GJ ont fait parler d’eux...ce mouvement avait toute ma sympathie, mais il a duré un mois à la louche avant d’être récupéré. Concrètement, qu’en est-il sorti si ce n’est la démonstration de son impuissance.. ?"

Il en est ressorti deux choses :

1) Le rappel fait aux politiciens professionnels que d’importantes révoltes populaires sont toujours possibles et pas toujours prévisibles. 
2) Le rappel fait à la population que la puissance d’action collective dépend de la capacité d’auto-organisation, afin que le mouvement ne soit ni désorganisé ni récupéré. Or la capacité d’auto-organisation repose en amont sur une longue éducation populaire. Celle-ci se fonde elle-même sur la transmission familiale du respect de l’intelligence et de l’amour de la connaissance. Le mouvement des GJ n’a guère fait émerger de grandes figures intellectuelles qui puissent constituer des phares. Etienne Chouard est un peu plus connu qu’auparavant, voilà tout. C’est déjà ça. De toute façon, aucune transformation sociale profonde ne s’opère en une génération, le terrain doit d’abord être longuement préparé. Or, nous sommes encore à la fin d’une vieille époque, et non au début d’une nouvelle époque (contrairement à ce que beaucoup de gens se figurent). Notre temps est celui de la déconfiture. Nous devrons assister encore longtemps à la décomposition des autorités, de toutes les autorités, de toutes les illusions d’autorité ; à la fin de tous les espoirs de trouver un guide ou un sauveur, de toutes les rêveries de brebis bêlantes, de tous les aboiements de chiens fous.