rogal 24 mai 2020 04:49

Quelques réflexions rapides à propos de cette « Réflexion sur le conspirationnisme ».

a) L’équivalence sémantique posée d’emblée, entre « le complotisme » et « la théorie de la conspiration » est maladroite.

« Le complotisme » est généralement employé, de fait, dans le sens de propension à expliquer les choses par quelque complot.

Une théorie de la conspiration c’est, ou ce devrait être... une théorie. Une parmi d’autre, sans plus. Telle théorie sur l’assassinat de Kennedy part de telle supposition d’un complot maffieux. Telle théorie sur le 11-Septembre se base sur l’hypothèse d’un complot ourdi dans l’État profond. Ce sont deux théories distinctes. Le complotisme ne consiste pas en une unification des deux par la seule grâce de l’article défini. Sauf à sous-entendre qu’un adepte d’une théorie du complot est ipso facto adepte de toutes. Un cerveau malade en somme. N’entrons pas bêtement dans ce jeu.

b) Évoquer le critère de réfutabilité de Popper n’est peut-être pas sans risque pour la clarté des débats. Même s’il est bien rappelé ici qu’il s’agit d’un critère de scientificité, la pensée glisse facilement de scientificité à vérité, ce dont il convient de se garder.

c) Au delà de ce point, ne nous attardons pas trop à l’aspect épistémologique de l’affaire, alors que le fond en est évidemment rhétorique. Nous – les esprits libres – sommes confrontés manifestement à une inquisition nouvelle, d’autant plus inquiétante que sa source est obscure, et qui entretient un terrorisme diffus. Il s’agit de batailler, avec agilité et pugnacité, pour le droit au libre examen et aux libres opinions. Bref pour la liberté tout court.


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