maQiavel maQiavel 19 avril 2020 18:06

@micnet

Salut. Ben dis donc ça faisait longtemps.

@yoananda2

Il y’a beaucoup de paradoxes dans ton propos. Par exemple :

-Tu écris qu’il y a moyen de construire une "constitution" sans idéologie. Ok, supposons. Tu poursuis ensuite en expliquant que cette constitution définirait comment on résout les problèmes de violence intérieur ou extérieur et non pas l’idéal qu’on veut atteindre. Mais le hic, c’est que résoudre les problèmes de violence intérieur ou extérieur est un idéal smiley , ce serait dans ce cas la finalité politique de ta constitution. Je ne vois d’ailleurs pas en quoi des principes comme la dignité, la liberté et l’égalité seraient dans l’absolu moins des conneries que la résolution des problèmes de violence, si tu penses comme ça, c’est bien à cause de ta vision du monde particulière et de ton idéologie.

-Tu dis que tu es pour une "méthode", qui fait ses preuves, que chacun utilise ou pas s’il le veut, selon ses capacités et ses besoins. Mais la méthode est un moyen d’atteindre un objectif. Comment tu définis un objectif en dehors de toute idéologie, et subconséquemment de choix subjectifs qui découleraient de visions du monde ?

-Tu expliques ensuite que la définition des « siens » découle d’un choix, ce en quoi je suis d’accord d’ailleurs. Mais ce choix est forcément subjectif et idéologique, nous ne définissons les nôtres de la même façon, toi et moi par exemple l’illustrons très bien puisque tu te définis toi-même comme pro-race et que moi je ne le suis pas. Encore une fois, ton propos qui consiste à vilipender l’idéologie en est lui-même imprégné, il te sera difficile de défendre au regard de tout tes posts que n’adhère pas à une idéologie racialiste ( je ne dis pas ça pour te condamner, je fais simplement le constat que tu as toi aussi une idéologie).

-Tu expliques que les idéologies te dérangent parce qu’elles sont contraignantes. Mais comment tu défends les tiens sans contrainte ? Il te faut bien une frontière pour défendre les tiens, non ? Et une frontière est une contrainte puisque c’est une barrière qui empêche les autres d’accéder à l’espace réservé aux tiens. Et pourtant, les frontières sont bien le résultat de projets politiques et la façon dont elles s’ouvrent est le résultat d’idéologies. A moins évidemment que chacun des tiens pense exactement comme toi et qu’ils rejettent systématiquement et intensément tous les autres ( ce qui est aussi une contrainte mais exercée sur les autres, mais passons) à un tel point qu’ils n’aient même plus besoin de frontières abstraites et qu’ils constituent eux-mêmes directement la frontière mais dans ce cas, comment tu arrives à ce résultat sans les convaincre de penser comme toi alors même que tu disais que tu ne cherches pas à convertir les gens ?

Ca devient compliqué là ...  smiley

Et j’ai l’impression que ces paradoxes sont liés à cette tendance très affirmée que tu as à ne rechercher des explications et de la légitimité que dans des mécanismes qui sont extérieurs à la subjectivité des humains mais qui s’imposent tout de même à eux. Et c’est comme si cette tendance te porte à croire que premièrement l’idéologie est un « mal » en soi, ou quelque chose de parasitaire dont il faudrait se débarrasser et que deuxièmement il est possible de s’en affranchir. Je ne sais pas ce qu’est être un pragmaticien mais le pragmatisme consiste aussi en l’observation des faits et fait est de constater que les humains ont des visions du monde, des idéologies, des grilles de lectures particulières et adhèrent à des idéaux. Ton post montre que tu ne fais pas exception. Je te trouverais plus cohérent si tu disais que tu n’aimes pas certaines idéologies ( un peu comme tout le monde) ou toutes les idéologies différentes de la tienne plutôt que d’affirmer que les idéologies te dérangent en soi, parce que ça implique que toi tu n’as aucune idéologie ou que ta propre idéologie te dérange aussi ( mais là ça deviendrait incohérent puisque tu passes ton temps à la défendre).

Oui, les projets politiques énervent, tout simplement parce que la politique consiste à faire commun avec le multiple alors que nous sommes différents, sommes mus par des idéaux différents et avons des aspirations différentes et que par conséquent faire partie d’une collectivité impose des contraintes qu’on le veuille ou non, d’où la conflictualité sociale. 


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