micnet micnet 20 avril 2020 09:52

@Laconicus

"Il n’empêche qu’il devra d’abord répondre aux deux questions séparément car elles ressortissent à des structures argumentatives différentes (de fait, de nombreuses personnes favorables à la recherche en génétique, y compris des spécialistes de cette discipline, sont hostiles à la culture des OGM à l’air libre.)"

---> Je suis d’accord mais je voulais juste souligner que dans le cas particulier où la personne est d’emblée contre le génie génétique, il est inutile de lui demander ensuite si elle est favorable aux OGM, on connaît d’avance sa réponse. Et il en est de même concernant la question sur les idéologies universalistes : si la personne se déclare au départ contre toute forme d’universalisme comme c’est mon cas depuis le début de notre conversation, il est évident qu’elle reconnaîtra aussi la dangerosité de toute idéologie universaliste.

"Plusieurs anthropologues considèrent que les êtres humains ont peut-être en commun, non pas évidemment une "idéologie" au sens du programme détaillé d’un parti politique, mais des noyaux idéologiques communs. "

—> Justement, il est fondamental de bien s’entendre sur le terme d’idéologie. Ainsi j’appelle idéologie un système d’idées qui prétend organiser une communauté humaine au-niveau politique, social et culturel. Or partant de là, les exemples que vous citez, à eux tout seul, ne peuvent être considérés comme une idéologie à part entière. Attention, je ne dis pas qu’ils ne participent en rien à l’organisation de la communauté mais ils demeurent insuffisants.

"Par exemple l’un de ces noyaux est l’idée de justice, quelles que soient les formes variées que ce besoin fondamental "d’équilibre" (que symbolise plutôt bien la fameuse balance) puisse prendre selon le climat et les circonstances.

Le culte et le respect des morts est un autre noyau idéologique qui a de nombreuses déclinaisons et conséquences. 

La notion de tabou (dont la pudeur est une forme privée) est également une base idéologique fondamentale."


---> Les 3 exemples que vous citez sont très intéressants. Je suis a priori assez d’accord sur la portée universelle qu’ils comportent et j’imagine bien volontiers que l’on retrouve ces 3 éléments dans toutes les communautés humaines (c’est effectivement un débat d’anthropologues et bien loin de moi la prétention de les contredire). Cela m’amène deux remarques :

1) Je préfère parler de ’caractéristiques’ ou encore de ’marqueurs universels’ plutôt que de ’noyau idéologique’ car, comme évoqué précédemment, ils ne permettent pas d’établir un ’système organisateur’ complet d’une société même s’ils y participent.

2) Enfin un autre point fondamental : lorsque je me déclare contre toute forme d’universalisme, j’entends par là le fait de vouloir donner une dimension universelle à un système qui précisément ne l’est pas au départ. Il ne s’agit pas de contester ce qui a DEJA une portée universelle. Ainsi, l’idée de Justice au sens large, quelle que soit la forme qu’elle prend, est effectivement un marqueur qui existe a priori au sein de toutes les communautés de la planète et il n’est évidemment pas question de le contester. Par contre, vouloir imposer à tout le monde un type de justice reposant sur un socle de valeurs précises relèverait d’ une volonté universaliste qui n’est pas acceptable à mes yeux.



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